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Le scrétaire d'État américain John Kerry (droite) et le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh, le 1er mai à Genève, en Suisse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous parlons directement avec les Russes, y compris maintenant", a déclaré M. Kerry peu après son arrivée à Genève dans la soirée de dimanche 1er mai. "Nous avons l'espoir de faire des progrès", a-t-il dit avant une rencontre à son hôtel genevois avec le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh.
Le chef de la diplomatie américaine, qui doit notamment s'entretenir avec l'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, a souligné l'importance des enjeux.
"Le Conseil de sécurité des Nations unies appelle à une cessation des hostilités dans tout le pays et demande aussi que l'assistance humanitaire puisse accéder à tout le pays", a-t-il rappelé.
Le principal problème actuel est la situation à Alep, la grande ville du Nord de la Syrie divisée entre secteurs opposants et gouvernementaux. La ville a été ravagée par des bombardements qui ont fait en neuf jours 253 morts parmi les civils dont 49 enfants, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Après des bombardements nocturnes menés aussi bien par les forces gouvernementales que par les opposants, un calme précaire a régné dimanche 1er mai à Alep, où les rues étaient désertes, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
L'armée de l'air a toutefois largué des barils d'explosifs sur la route dite du Castello, seule voie d'approvisionnement en nourriture et médicaments pour la partie opposante de la ville et unique sortie pour les civils de l'est d'Alep fuyant les bombardements de l'armée.
La ville syrienne du Nord, Alep, a été ravagée par des bombardements. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les opposants ont pour leur part tiré des roquettes dimanche 1er mai sur la partie ouest contrôlée par le gouvernement, sans faire de victimes.
La Russie a fait état de pourparlers en cours pour parvenir à une suspension des combats dans la province d'Alep. Les États-Unis avaient auparavant appelé à l'arrêt des bombardements du gouvernement sur la partie de la ville d'Alep tenue par les oppositions.
"Actuellement, des négociations actives sont en cours pour établir un +régime de silence+ dans la province d'Alep", a déclaré dimanche 1er mai le général Sergueï Kouralenko, chef du Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie, créé par l'armée russe pour superviser la trêve.
Consolider la trêve
Ce centre a annoncé que "les hostilités avaient cessé dans la plupart des régions de Syrie", ajoutant néanmoins avoir enregistré cinq violations du cessez-le-feu dans la ville d'Alep, imputées aux groupes d'opposition Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam.
Faisant part de sa "profonde douleur", le pape François a exhorté toutes les parties impliquées à respecter le cessez-le-feu en Syrie, où la guerre a fait plus de 270.000 morts depuis 2011.
À Genève, M. Kerry doit discuter avec M. de Mistura et avec ses homologues saoudien et jordanien d'une consolidation de la trêve entrée en vigueur le 27 février.
Le groupe État islamique (EI) a mené dimanche 1er mai deux attaques près du champ gazier de Chaer, dans la province centrale de Homs, et dans la région de Houwaises, 30 kilomètres plus à l'est, selon l'OSDH. Seize soldats syriens et miliciens progouvernementaux et au moins sept jihadistes ont été tués, selon cette source.