Le séisme ébranle la production industrielle et la consommation au Japon

La production industrielle et la consommation au Japon ont enregistré un plongeon jamais vu en mars, après le séisme et le tsunami qui ont dévasté le Nord-Est de l'archipel, désorganisé l'activité économique et angoissé la population.

La production des usines nippones a chuté de 15,3% par rapport à celle de février, un recul mensuel jamais vu depuis la mise en place de cet indicateur en 1953, selon des données officielles publiées le 28 avril.

L'industrie de la troisième puissance économique mondiale a subi de plein fouet le choc du 11 mars, lorsqu'un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant ont endommagé les usines de la région du Tohoku (Nord-Est).

Parmi celles-ci figurent nombre de fournisseurs de l'industrie automobile, ce qui a entraîné une pénurie de pièces détachées sans précédent pour les constructeurs nippons, contraints de réduire les cadences de leurs sites d'assemblage. Ce secteur a vu sa production s'effondrer de près de moitié en mars, composants et voitures confondues.

D'autres domaines industriels ont été touché, et "les dommages dans les semi-conducteurs et autres produits électroniques ont été plus importants qu'attendu au départ" , a souligné Hideki Matsumura, économiste à l'Institut de recherche du Japon.

Signe du caractère inédit de la situation, le géant Sony a retardé la publication de ses résultats financiers annuels, en raison de difficultés pour établir le bilan des pertes occasionnées par le sinistre.

Au-delà des dégâts directs aux infrastructures, logements et usines du Tohoku, estimés à 25.000 milliards de yens (210 milliards d'euros) par les autorités, la catastrophe a contraint à l'arrêt de centrales nucléaires et thermiques.

Après avoir subi des coupures de courant dans les jours suivants le désastre, les usines du Tohoku mais aussi de la mégapole de Tokyo - poumon économique de l'archipel - devraient avoir à restreindre leur consommation d'électricité cet été lors du pic de consommation dû aux grandes chaleurs.

Paralysés au début, les transports en commun essentiels au bon fonctionnement de la société urbaine japonaise ont été perturbés plusieurs semaines, gênant la logistique industrielle.

Au final, si la production des usines a fondu de près d'un tiers dans les zones touchées, elle s'est aussi réduite de 13,5% dans le reste du pays.

Inquiets face à cette crise inédite depuis la guerre, les Japonais ont fortement réduit leurs dépenses "non essentielles", comme les loisirs, les sorties aux restaurants, l'achat de voitures ou de vêtements.

La consommation moyenne des ménages s'est affaissée de 8,5% en mars par rapport au même mois de 2010, un record depuis la création de cet indicateur en 1964. "Le moral des clients est fragile d'autant que leurs dépenses stagnaient avant la catastrophe" , a souligné M. Matsumura, qui note toutefois qu' "une demande extraordinaire en biens durables et des dépenses publiques de reconstruction devraient bientôt soutenir l'activité dans les zones touchées" .

Selon une enquête du ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Commerce (Meti), la production industrielle pourrait redémarrer dès le mois d'avril, bien qu'à un rythme relativement modéré. Si les constructeurs d'automobiles devraient continuer de souffrir du manque d'approvisionnement jusqu'à cet automne, des secteurs comme le BTP, l'industrie lourde et les télécommunications vont rapidement bénéficier de commandes importantes.

L'impact de la catastrophe sur la déflation, principal frein depuis deux ans à la croissance nippone, reste en revanche incertain, même si les prix à la consommation ne se sont effrités que de 0,1% en mars, tandis que le chômage est resté stable au bas niveau de 4,6%, une statistique compilée sans les données du Tohoku, indisponibles.

AFP/VNA/CVN

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