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Des automobilistes font la queue pour faire le plein de carburant, dans une station-service de Londres le 24 septembre. |
Ces permis de trois mois, d'octobre à décembre, doivent pallier un manque criant de chauffeurs routiers mais aussi de personnel dans des secteurs clés de l'économie britannique, comme les élevages de volailles.
Ces derniers jours et malgré des appels du gouvernement à ne pas paniquer, les stations-service ont été prises d'assaut en raison de ruptures de stocks qui touchent aussi les rayons de produits agroalimentaires. Pour l'instant, le gouvernement n'a pas donné suite aux appels l'exhortant à déployer des soldats pour aider à la distribution du carburant.
Cette décision de rouvrir les vannes de l'immigration professionnelle va à l'encontre de la ligne défendue par le Premier ministre Boris Johnson, dont le gouvernement ne cesse d'insister pour que le Royaume-Uni ne dépende plus de la main-d'oeuvre étrangère.
Pendant des mois, le gouvernement a essayé d'éviter d'en arriver là, malgré les avertissements de nombreux secteurs économiques et le manque estimé de 100.000 chauffeurs routiers. Outre ces visas de travail, d'autres mesures exceptionnelles doivent permettre d'assurer l'approvisionnement avant les fêtes de Noël, a mis en avant le secrétaire aux Transports, Grant Shapps.
Les examinateurs du ministère de la Défense seront mobilisés pour faire passer des milliers de permis poids-lourds dans les semaines qui viennent.
"Insuffisant"
Le ministère de l'Éducation et ses agences partenaires vont débloquer des millions de livres sterling pour former 4.000 camionneurs en mettant sur pied des camps de formation afin d'accélérer le rythme.
Une station-service fermée pour cause de pénurie de carburant, à Londres le 24 septembre. |
M. Shapps a aussi appelé les employeurs à jouer le jeu "en continuant d'améliorer les conditions de travail et les salaires pour retenir de nouveaux chauffeurs".
Sous pression, le gouvernement va battre le rappel de tous les détenteurs du permis poids-lourds : un million de lettres doivent partir pour demander à ceux qui ne conduisent pas de retourner au travail. Toutefois, la présidente de la Chambre de commerce britannique Ruby McGregor-Smith a estimé que le nombre de visas était "insuffisant" et "pas assez pour régler un problème d'une telle ampleur". "Cette annonce équivaut à vouloir éteindre un feu de camp avec un verre d'eau", a-t-elle déclaré.
Boris Johnson faisait face à une pression croissante. La crise du COVID-19 et les conséquences du Brexit ont accentué les pénuries, qui se conjuguent à une envolée des prix de l'énergie. Des usines, des restaurants, des supermarchés sont affectés par le manque de chauffeurs routiers depuis des semaines, voire des mois. Le groupe de produits surgelés Iceland et la compagnie de vente au détail Tesco ont mis en garde contre des pénuries à l'approche de Noël.
La chaîne de restauration rapide McDonald's s'est trouvée en rupture de milkshakes et de boissons le mois dernier. Son concurrent KFC a été contraint de retirer des articles de son menu, tandis que la chaîne Nando's a fermé provisoirement des douzaines de restaurants faute de poulets.
AFP/VNA/CVN