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La directrice financière de Huawei Meng Wanzhou quitte son domicile pour se rendre au tribunal, le 24 septembre à Vancouver. |
À son arrivée à l'aéroport de Shenzhen, en provenance de Vancouver, Mme Meng, 49 ans, surnommée la "princesse" de Huawei et fille du patron du groupe, a été accueillie avec les honneurs.
Le tapis rouge était déployé sur le tarmac et des employés de Huawei l'attendaient agitant des drapeaux chinois, selon des images de la télévision chinoise CCTV. "Je ne suis qu'une citoyenne ordinaire et je n'aurais jamais pu être libérée sans le soutien de mon pays bien-aimé, et l'amour du peuple chinois", a remercié la dirigeante, avant d'entonner un chant patriotique avec la foule.
Dans le hall des arrivées, des centaines de personnes étaient massées avec une banderole de bienvenue, chantant "En avant Huawei" et l'hymne national, les médias chinois présentant son retour comme une victoire et le fruit des "efforts inlassables du gouvernement chinois" pour sa libération.
La N°2 de Huawei a recouvert la liberté après trois ans d'assignation à résidence à Vancouver, échappant à une extradition vers les États-Unis qui voulaient la juger pour fraude bancaire, en application des sanctions imposées à l'Iran. Elle avait été arrêtée à l'aéroport de Vancouver en décembre 2018 à la demande des États-Unis.Les deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor avaient été arrêtés quelques jours après en Chine, sur la base d'accusation d'espionnage considérées comme "inventées de toutes pièces" par Ottawa, et détenus depuis lors. Les "Deux Michael" sont arrivés au Canada samedi matin 25 septembre, chaleureusement accueillis à leur arrivée à l'aéroport de Calgary (Ouest) par le Premier ministre Justin Trudeau, qui les a enlacés.
"C'est merveilleux, c'est fantastique d'être de retour au Canada et je suis énormément reconnaissant envers tous ceux qui ont travaillé si fort pour nous ramener à la maison", a déclaré Michael Kovrig.
"Une épine de moins"
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rapidement salué la décision des autorités chinoises de libérer les deux Canadiens après leur détention "arbitraire".
Une foule attend le retour de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou à l'aéroport de Shenzhen, le 25 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le fait que la libération de MM. Kovrig et Spavor coïncide avec celle de Mme Meng "confirme bien qu'il s'agissait d'une diplomatie des otages", a commenté l'ancien ambassadeur canadien en Chine, Guy Saint-Jacques. Selon lui, si les liens entre le Canada et la Chine "ne reviendront probablement pas à ce qu'ils étaient auparavant", la résolution de cette affaire est "une épine de moins" dans les relations bilatérales.
Pékin, de son côté, considérait également les accusations portées contre Meng Wanzhou comme une "persécution politique". "La soi-disant allégation de +fraude+ contre Meng Wangzhou est totalement inventée", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par la chaîne d'État CCTV.
Le départ de Mme Meng pour la Chine est la concrétisation d'un accord spectaculaire rendu public vendredi 24 septembre par un tribunal de New York entre le ministère de la Justice et le mastodonte chinois des télécoms.
Lors d'une audience publique du tribunal fédéral de Brooklyn, le représentant du ministère de la Justice David Kessler avait proposé de "reporter" jusqu'au 1er décembre 2022 les "poursuites" engagées depuis fin 2018 contre Meng Wanzhou, notamment pour "complot" en vue de commettre une "fraude bancaire".
L'accord, dévoilé par le Wall Street Journal, prévoyait que Washington recommande à Ottawa de faire "libérer" Mme Meng et abandonne de facto toute demande d'extradition.
AFP/VNA/CVN