Le retour historique du Maroc à l'Union africaine

Mardi 31 janvier, le roi Mohammed VI a prononcé un discours devant le 28e Sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, marquant la rentrée historique du Maroc à cette plus grande alliance de l'Afrique. Voici les extraits principaux.

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Le roi Mohammed VI.

"Il est l’heure de rentrer à la maison : au moment où le Royaume compte parmi les nations africaines les plus développées et où une majorité de pays-membres aspirent à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille. Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée !", a dit le roi Mohammed VI.

Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. À titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double ?

Pendant toutes ces années, et sans ressources naturelles, le Maroc est devenu un pays émergent, à l’expertise reconnue.Il est aujourd’hui l’une des nations les plus prospères d’Afrique. Le Maroc a toujours considéré qu’il faut d’abord puiser sa force dans l’intégration de sa sous-région maghrébine. Or, force est de constater que la flamme de l’UMA s’est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu ! L’élan mobilisateur de l’idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50, se trouve trahi.

Alors que le commerce intra-régional s’élève à 10% entre les pays de la CEDEAO, et à 19% entre les pays de la SADEC, il stagne à moins de 3% entre les pays du Maghreb. De même, tandis que la Communauté économique d’Afrique de l’Est avance dans des projets d’intégration ambitieux et que la CEDEAO offre un espace fiable de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, les pays du Maghreb, eux, sont à un niveau de coopération économique très faible.

Il est temps que les richesses de l’Afrique profitent à l’Afrique. L’Afrique peut être fière de ses ressources, de son patrimoine culturel, de ses valeurs spirituelles et l’avenir doit porter haut et fort cette fierté naturelle !

L’Afrique peut et doit valider elle-même ses processus électoraux et cautionner, ainsi, le choix libre de ses citoyens. Elle dispose des outils de régulation et des institutions judiciaires, telles que les conseils constitutionnels et les cours suprêmes, à même de trancher les contentieux et les recours électoraux. Ces organismes pourraient, le cas échéant, être renforcés. Mais ils existent! Ils sont mis en œuvre! Sinon à quoi servent-ils ?

L’Afrique est aujourd’hui dirigée par une nouvelle génération de leaders décomplexés. Ils œuvrent en faveur de la stabilité, de l’ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations. Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d’être «notés» ou évalués par l’Occident.

Depuis plusieurs années, le taux de croissance de certains pays du Nord ne dépasse pas celui de certains pays africains ; la faillite de leurs sondages révèle combien ils ont perdu toute capacité de comprendre les aspirations de leurs peuples ! Ces agissements relèvent plutôt de l’opportunisme économique: la considération et la bienveillance accordées à un pays ne doivent plus dépendre de ses ressources naturelles et du profit qu’on en espère!

ADM/CVN

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