Le récit de Sa Minh Ngoc sur son expérience de Casque bleu

La lieutenante Sa Minh Ngoc a suivi une mission de 14 mois au Soudan du Sud en tant que Casque bleu des Nations unies. Elle se souvient encore de ces moments inoubliables passés avec ses camarades dans ce pays ravagé par la guerre civile.

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La lieutenante Sa Minh Ngoc.
Photo : Đan Phuong/CVN

Sa Minh Ngoc est actuellement assistante au Bureau des affaires locales du Département des opérations de maintien de la paix du Vietnam. Entre octobre 2018 et décembre 2019, faisant partie des 63 officiers et médecins de l’Hôpital de campagne militaire No1 (niveau 2) du Vietnam, elle a été envoyée au Soudan du Sud dans le cadre d’une mission onusienne pour s’installer à proximité du Camp de protection des civils (PoC) de Bentiu. Ce PoC, le plus grand du genre dans ce pays, a abrité plus de 115.000 réfugiés sud-soudanais.

Un choix courageux

Après l’obtention de son diplôme en commerce international et management en Malaisie, Sa Minh Ngoc est rentrée au Vietnam au début de 2014 et a décidé de rejoindre l’armée. Cinq mois plus tard, le Centre de maintien de la paix du Vietnam, devenu depuis 2018 le Département des opérations de maintien de la paix du Vietnam, a été fondé. Elle a alors été recrutée.

"À cette époque-là, la notion de +maintien de la paix des Nations unies+ et ses activités étaient encore très récentes pour la majorité des Vietnamiens. Quand j’ai décidé de participer à ces opérations onusiennes, beaucoup de mes amis et proches m’ont demandé ce qu’est cette mission, même beaucoup de gens m’ont questionné: +Tu es une fille, pourquoi ne pas trouver un travail normal pour vivre une vie normale et te marier, au lieu de t’engager dans une activité aussi pénible et dangereuse ?+", se souvient la jeune femme de 30 ans.

Se rappelant les difficultés rencontrées par les officiers, dont dix femmes, de l’Hôpital de campagne militaire No1 (niveau 2) du Vietnam, Sa Minh Ngoc affirme que ses 14 mois de service n’ont pas été trop longs, mais dans ce pays encore ravagé par la guerre civile, les Casques bleus vietnamiens ont été confrontés à d’énormes difficultés et dangers.

"Nous avons passé des périodes pénibles. Il y a eu des jours où nous avons travaillé dans des conditions compliquées, sous la tension intense des conflits ethniques et de la guerre civile. Il y a eu des jours où l’hôpital s’est installé dans des lieux où il n’y avait rien d’autre que de la poussière et des arbres morts. Nous avons passé des moments totalement privés de toute forme de communication et d’approvisionnement alimentaire".

Pénurie d’eau potable

Sa Minh Ngoc avoue que les femmes comme elles ont dû affronter avec effroi le paludisme et la pénurie d’eau potable. Pendant la saison des pluies, les maladies contagieuses, notamment le paludisme, sévissent. Chaque jour, la prise de médicament de prévention de paludisme est obligatoire, alors que ce médicament a des effets secondaires importants pour les femmes. Au pic de la saison sèche, le problème principal est la pénurie d’eau potable.

"Les premiers jours où l’hôpital s’est installé au Soudan du Sud, c’était le pic de la saison sèche, signifiant la pénurie d’eau. Chaque personne n’a reçu que cinq litres par jour pour tout usage. Nous utilisions l’eau alors de manière très économique : par exemple, l’eau pour l’hygiène corporelle est réutilisée ensuite pour l’arrosage des légumes. Partageant les difficultés avec les collègues féminines, les hommes nous ont cédé une partie de leur portion, ne gardant que le strict minimum".

Sa Minh Ngoc (centre) pose avec des habitants du Soudan du Sud.
Photo : My Hanh/CVN

Malgré les difficultés, Sa Minh Ngoc a accompli avec brio sa mission. Elle affirme que grâce aux soutiens de ses proches et camarades qui l’ont toujours encouragée, elle a gardé une grande motivation pour surmonter toutes les difficultés et achever sa mission.

Jusqu’à présent, les contributions du Vietnam à la Force de maintien de la paix de l’ONU ont été reconnues par la communauté internationale. Après six ans d’activité, le Département des opérations de maintien de la paix du Vietnam a envoyé 176 officiers pour participer aux activités de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) et à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), avec notamment deux hôpitaux de campagne militaire. Le taux de femmes soldats vietnamiennes participant à ces opérations onusiennes est actuellement de 16%, contre une moyenne de 15% recensée par l’ONU.


Duong Ngoc - Linh Thao/CVN

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