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Mario Centeno lors d'une conférence de presse au ministère des Finance à Lisbonne, le 4 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les spéculations sur un départ imminent de Mario Centeno circulaient depuis plusieurs mois, lui attribuant des visées sur le poste de gouverneur de la Banque du Portugal qui se libère le 7 juillet. "Mon mandat en tant que président de l'Eurogroupe prendra fin le 13 juillet 2020. Jeudi 11 juin, j'informerai mes collègues de l'Eurogroupe que je ne briguerai pas un deuxième mandat, car le 15 juin je cesserai d'être ministre des Finances du Portugal", a annoncé M. Centeno sur son compte Twitter.
"Par la même occasion, je lancerai jeudi 11 juin un appel aux candidatures et je tracerai les grandes lignes du processus conduisant à l'élection prévue le 9 juillet", a ajouté l'économiste de 53 ans. Selon des sources européennes, les ministres des Finances du Luxembourg, Pierre Gramegna, d'Espagne, Nadia Calvino, et d'Irlande, Paschal Donohoe, seraient susceptibles d'être intéressés pour le remplacer. Ce ne serait par contre pas le cas de leur homologue français, Bruno Le Maire, selon son ministère. La présidence de l'Eurogroupe est traditionnellement confiée à un ministre des Finances de la zone euro, qui est élu pour un mandat de deux ans et demi à la majorité simple des voix.
"Le Cristiano Ronaldo de l'Ecofin"
Mario Centeno a succédé au Néerlandais Jeroen Dijsselbloem le 12 janvier 2018. Il avait été propulsé à la tête de l'Eurogroupe après avoir fait ses preuves au sein d'un gouvernement socialiste capable de concilier croissance et discipline budgétaire. L'ancien ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble l'avait un jour décrit comme "le Cristiano Ronaldo de l'Ecofin", le conseil pour les Affaires économiques et financières de l'Union européenne.
Abondamment relayée, l'anecdote avait contribué à en faire le visage du redressement du Portugal, un des maillons faibles de la zone euro ayant dû recourir à un plan d'aide internationale pour surmonter la crise de la dette. "Notre collègue a fait du très bon travail. La question de l'avenir va maintenant se poser. Le temps n'est pas à la spéculation, mais je peux vous dire que le gouvernement allemand a une vision très claire", a déclaré mardi 9 juin le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, avant une visioconférence avec ses homologues des 27 pays de l'UE.
En réalité, Mario Centeno a beaucoup déçu ses homologues qui, en coulisse, critiquaient son manque de charisme et d'autorité. Son départ "met fin à un chapitre qui a rendu l'Eurogroupe de moins en moins pertinent", a commenté Lucas Guttenberg, analyste à l'Institut Delors de Berlin, sur Twitter.
AFP/VNA/CVN