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La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'indice CAC 40 a perdu 80,40 points à 5.095,11 points dans des volumes d'échanges nourris de 5,7 milliards d'euros. Lundi, il avait déjà cédé 0,43%. "C'est une séance de consolidation, qui était plutôt attendue lundi mais qui ne s'était pas vraiment réalisée. Aujourd'hui le marché accentue un peu plus les prises de bénéfices", analyse Mikael Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities.
La Bourse de Paris a gagné plus de 10% la semaine passée, marquée par les annonces de la Banque centrale européenne d'augmenter et d'étendre son programme de soutien à l'économie. Les indicateurs macro-économiques continuent de montrer l'ampleur de la crise : le produit intérieur brut de la zone euro a reculé de 3,6% au premier trimestre. Même si le repli est légèrement moindre que les -3,8% initialement annoncés, il s’agit de la baisse la plus importante depuis la création de la monnaie unique en 1999.
Les marchés "ont ignoré les indicateurs économiques publiés récemment car ils étaient concentrés sur la réouverture des économies mais il semble qu'ils soient maintenant confrontés à la dure réalité de la situation", appuie de son côté David Madden analyste de CMC Markets UK. Enfin, la Bourse "attend ce qui va se passer du côté de la Fed", observe M. Jacoby.
La Fed se réunit mardi 9 juin et mercredi 10 juin, pour la première fois depuis la levée des mesures de confinement aux États-Unis. Elle devrait de nouveau insister sur les risques de la pandémie pour l'économie. Mais sa réaction aux chiffres, meilleurs qu'anticipés, de l'emploi américain sera scrutée : le taux de chômage est retombé à 13,3% quand les analystes le voyaient grimper à près de 20%.
"Si jamais le marché de l'emploi se rétablit rapidement, la Fed pourra difficilement justifier la mise en place de nouvelles mesures de soutien, mais pourrait aussi ralentir le rythme de ses injections hebdomadaires de liquidités", a estimé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC. Il est "peut-être dans l'intérêt de la Fed de calmer l'euphorie boursière à court terme", a-t-il jugé.
L'aérien à la peine
Sur le front des valeurs, les titres cycliques qui avaient le vent en poupe ont le plus pâti de la tendance générale. Société générale a chuté de 7,40% à 16,47 euros, suivie par le Crédit agricole qui a perdu 6,34% à 8,69 euros, tandis que la BNP a baissé de 3,27% à 38,16 euros. Le secteur aéronautique a aussi beaucoup souffert, alors que l'Association internationale du transport aérien a estimé mardi que les compagnies aériennes pourraient subir plus de 84 milliards de dollars de pertes nettes lors de leur exercice 2020.
Airbus a lâché 7,62% à 75,67 euros, tout en bas du CAC 40, alors qu'Air France-KLM a connu la plus forte chute du SBF 120 avec -8,34% à 5,54 euros. Le gouvernement français a dévoilé mardi matin son plan de soutien à la filière aéronautique, d'un montant de 15 milliards d'euros. Kering a un peu rebondi en progressant de 0,71% à 525 euros. L’Oréal a gagné 0,49 % à 266 euros.
AFP/VNA/CVN