Le Pont des Arts à Paris envahi par les "cadenas d'amour"

Des couples du monde entier se vouant un amour éternel ont pris l'habitude de fixer des cadenas gravés à leurs noms sur les rambardes du Pont des Arts à Paris et de jeter la clé dans la Seine, une mode dont l'ampleur pose problème à la mairie de Paris.

Plus de 1.600 "cadenas d'amour" de toutes tailles décorent les rambardes du pont. Les cadenas les plus anciens portent la date de 2008.

Les noms des signataires viennent de tous les pays du monde : Masatoshi et Ayako côtoient Markus et Alicia, Bikounet et Shimonnett, Stefan und Constance; Gent et Maria fêtent un anniversaire avec un "te amo, feliz aniversario, april Paris 2010".

Une famille slovaque - Dusan, son épouse Ljuka et leur fils Maj, 8 ans - accrochent 3 cadenas enchevêtrés à la balustrade, donnent les clés à leur fils qui aura la mission de revenir récupérer les cadenas lorsqu'il sera adulte. "C'est très amusant, nous faisons des tas de photos pour l'installation des cadenas, nous en ferons d'autres pour la récupération", explique Dusan.

L'origine de cette pratique est mystérieuse. Selon des touristes italiens, elle viendrait du roman sentimental italien J'ai envie de toi, de Federico Moccia, où le héros et l'héroïne accrochent un cadenas avec leur nom sur un lampadaire du Ponte Milvio à Rome, s'embrassent et jettent la clé dans les eaux du Tibre.

D'autres y voient une origine plus lointaine. La pratique est signalée à Moscou, Bruxelles, Kiev, Vilnius, Florence sur le Pont Vieux, Vérone, la ville de Roméo et Juliette sur le Pont de Pierre, et à Venise. En Chine, les touristes qui escaladent le montage sacré de Huchan ont la surprise de voir des grappes de cadenas avec des noms d'amoureux attachés sur les rambades d'accès.

À Marrakech, des pèlerins accrochent des cadenas aux grilles des fenêtres de 2 mosquées de la ville. Il ne s'agit pas de "cadenas d'amour" car ceux-ci sont scellés jusqu'à l'exaucement d'une prière : naissance, guérison, amour.

À Paris, l'afflux de ces cadenas commence à déborder sur des ponts voisins, comme la passerelle Léopold-Sédar-Senghor où le vendeur de marrons chauds vend aussi des cadenas à 5 euros pièce. À la mairie de Paris, on avance cependant l'argument de "la préservation du patrimoine", pour souligner qu'"à terme, ces cadenas seront enlevés".

AFP/VNA/CVN

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