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La conférence du VFA tenue le 22 mai à Hô Chi Minh-Ville a permis de dresser le futur panorama du marché du poivre vietnamien, et ses prochains défis. |
Photo : Truong Giang/CVN |
Selon un dernier rapport publié par l’Association du poivre du Vietnam (VPA), le pays couvrirait 34% de la production mondiale de poivre dans un avenir proche, et mobiliserait la moitié des transactions internationales.
La culture du poivre se porte donc bien au Vietnam, et reste privilégiée par rapport à des plantes comme le caféier, le cacaotier, l’hévéa ou encore la canne à sucre. La superficie a doublé par rapport à ce qui avait pu être planifié par le gouvernement en 2009, passant à 100.000 ha aujourd’hui. En 2014, malgré la rigueur climatique, le volume de production de poivre s’est établi à 160.000 tonnes, mais s’est légèrement contracté en 2015, redescendant à 126.000 tonnes.
Des prix fixes, malgré une hausse de la production
En dix ans, le prix de poivre est passé de 1,6 dollars à 9 dollars par kilogramme, avec pour conséquence l’augmentation de la production de 128.000 tonnes à 400.000 tonnes par an selon les chiffres de la Communauté internationale du poivre (IPC) publiés fin 2014. Et cela n’est pas fini.
Selon Dô Hà Nam, président du VPA, les plantations de poivriers vont continuer à s’agrandir. Cependant, il table sur une stabilisation des prix malgré la hausse de la production, estimant que la demande mondiale pour l’épice va encore croître combinée à une régularisation de la mise sur le marché du poivre produit. Ainsi, les profits générés seront assurés pour les agriculteurs.
Depuis 2009, le Vietnam se classe au premier rang mondial des exportateurs de poivre noir et blanc, représentant 32% du volume total. |
Photo : Dinh Huê/VNA/CVN |
Lors de la conférence de la VPA qui s’est tenue le 22 mai dernier à Hô Chi Minh-Ville, les experts ont estimé que depuis une dizaine d’années, les planteurs vietnamiens de poivriers font preuve de pro activité dans les stratégies de fixation des prix de vente, ne laissant plus ce pouvoir décisionnel entre les main des grands groupes internationaux. Il a également été souligné que les planteurs s’informent plus notamment sur les conditions du marché du poivre, permettant de mieux ajuster leur production.
Vers un poivre de premier ordre
Mais cette hausse de la production et de la demande n’est pas sans conséquences. Selon le docteur Bui Chi Buu, l’ex-directeur de l’Institut des sciences et des techniques agricoles du Sud, plusieurs producteurs délaissent la qualité pour en assurer la quantité. Le docteur Buu recommande aux planteurs d’éviter tout emploi de substances chimiques, et de prêter en particulier attention à la sécurité et à l’hygiène alimentaire. Des directives selon lui qui leur permettraient de se protéger de la concurrence étrangère.
Abondant dans le même sens, Dô Hà Nam estime que lorsque l’offre et la demande mondiales du poivre seront saturées, les marchés se tourneront vers une épice de haute qualité, certifiée et offrant une traçabilité claire. Et bien entendu, d’origine organique. C’est donc logiquement que le président du VPA exhorte les cultivateurs d’en être parfaitement conscients, pour pouvoir par la suite mieux s’adapter à ces tendances futures.
Truong Giang/CVN