Le pétrole bondit après les menaces de Washington sur le brut iranien

Les prix du pétrole ont bondi mardi 26 juin à Londres et à New York après un avertissement adressé par les États-Unis à tous les pays important du brut iranien, une menace pouvant limiter l'offre d'or noir sur le marché mondial.

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Les États-Unis demandent à tous les pays de stopper complètement leurs importations de pétrole iranien d'ici le 4 novembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août a gagné 2,45 dollars ou 3,6% pour terminer à 70,53 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a fini à 76,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,58 dollar ou 2,11% par rapport à la clôture de lundi 25 juin.

Les cours ont soudainement grimpé quand un responsable du département d'État a indiqué que tous les pays achetant du brut à Téhéran devaient stopper complètement leurs importations d'ici le 4 novembre s'ils voulaient éviter les sanctions américaines rétablies après le retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien.

"Il était déjà établi que les pays européens allaient devoir fortement réduire leurs achats, même si certains espéraient encore pouvoir contourner les sanctions", a commenté Matt Smith du cabinet ClipperData.

Le géant français du pétrole Total avait ainsi fait savoir qu'il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier en Iran, entamé en juillet 2017, à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines. "Mais les États-Unis semblent faire monter la pression en s'adressant aussi aux pays asiatiques comme la Chine et l'Inde, qui ont obtenu des exemptions par le passé", a-t-il ajouté.

Les commentaires de l'administration "rappellent aux investisseurs qu'on pourrait vraiment voir dans les prochains mois une baisse de l'offre de brut sur le marché mondial", a remarqué de son côté Bart Melek de TD Securities. "Même si l'Arabie saoudite a assuré qu'elle pourrait augmenter sa production, et prévoit de la faire grimper à un record en juillet, il n'est pas sûr que cela puisse compenser tous les barils iraniens perdus", a-t-il ajouté.

Certains pays comme la Chine sont toutefois moins sensibles aux menaces américaines, a nuancé M. Melek. D'autres pays, dont la Russie, peuvent aussi accroître leur production.

Mais, au moment où la saison des départs en vacances va faire augmenter la demande en pétrole, la production mondiale est perturbée par d'autres facteurs. "Nous avons perdu 350.000 barils par jour au Canada et 400.000 b/j en Libye alors même que la production vénézuélienne continue de baisser", a détaillé Bjarne Schieldrop de SEB.

Au Canada, le problème vient de la mine de sables bitumineux Syncrude, interrompue il y a quelques jours en raison d'une panne électrique et aucune date de redémarrage n'a encore été fixée.

En Libye, des autorités rivales du gouvernement basé à Tripoli ont annoncé lundi 25 juin avoir repris à des groupes armés le contrôle de quatre terminaux par lesquels l'essentiel du pétrole libyen est exporté. Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA), reconnu internationalement, a appelé mardi 26 juin le Conseil de sécurité des Nations unies à bloquer "toute tentative de vente illégale de pétrole".

AFP/VNA/CVN

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