Le Pdg de Lactalis sort de son silence et promet d'indemniser les victimes

Sortant de son silence, le Pdg de Lactalis a promis d'indemniser "toutes les familles qui ont subi un préjudice" en raison d'une contamination à la salmonelle de produits du géant français du lait.

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Le logo du groupe Lactalis à Laval

Dans un long entretien au Journal du Dimanche, Emmanuel Besnier, qui ne s'était jusqu'ici pas exprimé au sujet de l'affaire qui ébranle son entreprise, a assuré avoir eu avant tout à l'esprit les conséquences de cette crise sanitaire pour les consommateurs, "des bébés de moins de six mois", a-t-il rappelé : "c'est pour nous, pour moi, une très grande inquiétude".

Après la rencontre vendredi 12 janvier à Bercy entre M. Besnier et le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, le groupe Lactalis avait ordonné la reprise de tous les lots de lait infantile produits dans son usine de Craon (Mayenne), élargissant encore les rappels successifs lancés depuis début décembre.

Le patron du groupe a affirmé avoir lui-même proposé au gouvernement cette mesure qui s'étend à 83 pays. "Il faut mesurer l'ampleur de cette opération : plus de 12  millions de boîtes sont concernées", a-t-il révélé, assurant que les distributeurs n'auront plus à trier. "Ils savent qu'il faut tout retirer des rayons".

Trente-cinq enfants atteints de salmonellose ont été diagnostiqués en France après avoir consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile de l'usine Lactalis incriminée, selon les derniers chiffres officiels au 9 janvier.

Un cas de salmonellose avéré a en outre été découvert en Espagne concernant un bébé ayant consommé de ce lait infantile contaminé et un autre cas reste à confirmer en Grèce.

Interrogé sur les "centaines" de plaintes déposées par des parents de nourrissons dans toute la France, et alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte fin décembre par le pôle santé publique du parquet de Paris notamment pour "blessures involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui", M. Besnier a assuré qu'il ne cacherait rien.

''Pas de manquements''

"Il y a des plaintes, il y aura une enquête, nous collaborerons avec la justice en donnant tous les éléments qu'on nous demandera. Nous n'avons jamais pensé agir autrement", a-t-il promis.

M. Besnier, dont la discrétion est légendaire, n'était pas venu s'exprimer face aux journalistes lors de sa visite à Bercy, entrant même par une porte dérobée.

La contamination à la salmonelle dans l'usine de Craon avait été révélée début décembre au public. Selon M. Besnier, les résultats des analyses situent le problème "probablement" au cours du premier semestre 2017.

Or, au premier trimestre, "nous avons fait des travaux dans cette usine. À cette occasion, la bactérie peut avoir été réintroduite à l'intérieur des installations", a-t-il suggéré.

Les distributeurs, dont certains ont continué à vendre des produits potentiellement contaminés après l'annonce de leur retrait, avaient déjà été convoqués à Bercy jeudi soir 11 janvier. Le patron des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a évoqué jeudi 11 janvier une "défaillance" des services de l'État.

"Aujourd'hui, nous nous concentrons sur nos responsabilités et pas sur celles des autres", a répondu le patron de Lactalis, qui n'a pas voulu désigner de responsables.

"Notre métier, c'est de mettre des produits sains sur le marché", a-t-il affirmé. "Si cela n'a pas été le cas, c'est notre responsabilité", a-t-il reconnu, soulignant toutefois qu'à son sens, "il n'y a pas eu de manquements de notre part sur les procédures".

AFP/VNA/CVN

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