>>Négociations de la dernière chance pour Merkel
Sur un marché de Noël à Berlin, le 27 novembre 2017. La demande intérieure a soutenu la croissance économique allemande l'an dernier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La progression du produit intérieur brut (hors inflation) de 2,2% sur l'année écoulée est la plus forte depuis la sortie de la crise financière en 2011, au-delà des 2% attendus par le gouvernement allemand.
Poussée par la demande intérieure, l'économie allemande a rempli les caisses de l'État fédéral, des États régionaux, des communes et des administrations de Sécurité sociale au point d'offrir au pays un excédent budgétaire inédit depuis la Réunification en 1990.
L'excédent des comptes publics, pris en compte par la Commission européenne pour apprécier l'équilibre budgétaire des États-membres de la zone euro, a atteint 38,4 milliards d'euros l'an dernier, soit 1,2% du PIB.
Depuis le retour à l'équilibre des comptes publics, Graal du précédent gouvernement allemand décroché en 2014, ce chiffre n'a cessé de gonfler, passant de 19,4 milliards d'euros en 2015 à 25,7 milliards en 2016.
Offrant à l'Allemagne un précieux matelas budgétaire, dans un pays préoccupé par son vieillissement et le financement de ses futures retraites, cet excédent attise aussi les appels de ses partenaires européens à dépenser plus pour stimuler les économies voisines.
Mercredi 10 janvier, le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, est venu réclamer dans l'hebdomaire Die Zeit que l'Allemagne mène "une politique salariale plus offensive et investisse plus", en pleines négociations gouvernementales à Berlin.
Le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall s'est par ailleurs lancé dans un bras de fer avec le patronat allemand, réclamant 6% de hausse de salaire et la possibilité pour les salariés de travailler 28 heures par semaine avec une compensation salariale partielle.