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Le président américain Donald Trump (gauche) et son homologue chinois Xi Jinping, lors d'une rencontre avec des chefs d'entreprise à Pékin, le 9 novembre 2017 |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous estimons que ces informations sont peut-être basées sur des sources erronées, ou qu'il s'agit peut-être (simplement) de fausses nouvelles", a déclaré dans un communiqué un porte-parole de l'agence gouvernementale en charge du marché des changes (SAFE).
L'agence Bloomberg avait rapporté mercredi 10 janvier, citant des sources proches du dossier, que des officiels chinois révisant la composition des colossales réserves de change du géant asiatique avaient recommandé de ralentir ou de suspendre les acquisitions de bons du Trésor américain. S'il n'est pas certain, selon le média financier, que des changements concrets suivront cette recommandation, la perspective de voir Pékin se détourner de la dette américaine avait ébranlé Wall Street mercredi 10 janvier, agité les marchés obligataires et fait trébucher le dollar.
"Les réserves de changes chinoises administrent leurs investissements selon les principes de diversification et de distribution (des risques)", afin de "préserver la sécurité et la valorisation" des placements, a précisé le porte-parole de la SAFE. Pékin administre donc ses acquisitions de bons du Trésor américains "de façon professionnelle (...) selon les conditions du marché et ses besoins d'investissement", a-t-il ajouté.
La Chine possède les plus importantes réserves de change du globe, fortes fin décembre de quelque 3.140 milliards de dollars. C'est avec le Japon l'un des deux principaux détenteurs de dette américaine. Il en possède selon Bloomberg près de 1.200 milliards de dollars, un montant qui a doublé en une décennie.
Des analystes évoquaient mercredi 10 janvier une menace voilée de la part de la Chine, de très loin le premier détenteur de dette américaine, face au durcissement de Washington sur les questions commerciales.
Le président américain Donald Trump dénonce volontiers le déséquilibre des échanges sino-américains et son administration multiplie les enquêtes et menaces de sanctions contre des pratiques commerciales chinoises jugées protectionnistes ou déloyales.
Temporairement bousculé, le marché obligataire américain s'était cependant repris mercredi 10 janvier en cours de séance : "Les investisseurs ont commencé à se dire qu'il s'agissait surtout d'une menace" de Pékin à l'attention de Donald Trump "au cas où celui-ci déciderait de mettre en oeuvre des sanctions commerciales" contre la Chine, avait commenté Karl Haeling, analyste de LBBW.
Les recommandations rapportées par Bloomberg interviennent par ailleurs après l'adoption en décembre par le Congrès américain d'une vaste réforme fiscale qui devrait, selon des estimations officielles, ajouter quelque 1.000 milliards de dollars à la dette publique des États-Unis, laquelle s'élève déjà à 20.000 milliards.