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Jerome Powell, président de la Federal Reserve, le 28 novembre 2018 à New York. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Lors d'une conférence à Atlanta (Géorgie), M. Powell a affirmé que face à l'inflation modeste et aux "inquiétudes" des marchés vis-à-vis d'un ralentissement économique, la Fed serait "patiente en évaluant comment l'économie évolue".
"La politique monétaire n'est pas sur une trajectoire pré-établie", a-t-il ajouté alors que les projections moyennes de la Banque centrale prévoient pour l'instant deux hausses des taux d'un quart de point de pourcentage en 2019.
"Nous sommes toujours préparés à changer le cours de notre politique monétaire de façon significative si nécessaire", a poursuivi le président de la banque centrale.
Dans le sillage de ces déclarations, Wall Street, qui avait ouvert vendredi 4 janvier dans le vert après de bons chiffres américains de l'emploi, a nettement accentué sa hausse à la clôture. Le Dow Jones a terminé sur un bond de 3,27% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 4,26%.
Les Bourses européennes ont aussi été ragaillardies par ces propos, terminant en nette hausse.
M. Powell "a dit exactement ce que le marché voulait entendre", a résumé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
Le patron de la Fed a relevé que les données économiques récentes "restaient solides", soulignant les fortes créations d'emplois encore annoncées vendredi (312.000) pour décembre, un sommet depuis dix mois, tandis que le taux de chômage reste sous les 4%.
Le taux de sans-emploi est remonté à 3,9% en décembre contre 3,7% le mois précédent mais pour de bonnes raisons: davantage de chercheurs d'emplois (plus de 400.000) se sont présentés sur le marché du travail, dans un signe de confiance envers l'économie.
"Nous avons aussi des salaires qui continuent à augmenter graduellement ce qui est bienvenu et ce qui ne soulève pas d'inquiétude du côté de l'inflation", a encore indiqué M. Powell.
Le salaire horaire moyen a enregistré une hausse de 0,4% en décembre, sa plus forte progression depuis août, et de 3,2% sur un an.
Le président Trump s'est chaudement félicité vendredi des "formidables chiffres" de l'emploi qui "ont surpris beaucoup de gens" et qui "ont de toute évidence un fort impact sur les marchés boursiers". "Cela a beaucoup à voir avec le retour des entreprises sur le territoire américain", a-t-il assuré.
Plus tôt, M. Powell a néanmoins pris acte des "inquiétudes" des marchés alors que la Bourse de Wall Street s'est montrée hyper-nerveuse depuis quelques mois.
Il a attribué au ralentissement chinois, accentué par les tensions commerciales avec Washington, la récente baisse de la progression de l'activité manufacturière aux États-Unis qui fait craindre que la croissance américaine ait atteint un pic.
Taux d'intérêts de la Réserve fédérale américaine depuis 2005. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Indépendance
Alors qu'il s'exprimait aux côtés de ses deux prédécesseurs, Janet Yellen et Ben Bernanke, Jerome Powell a aussi vigoureusement défendu l'indépendance de la Réserve fédérale, qui a été sous le feu des critiques du président Donald Trump.
"Non", a lancé sans hésitation Jerome Powell quand on lui a demandé s'il donnerait sa démission si le président des États-Unis le lui demandait.
M. Powell a été l'objet de très nombreuses attaques de la part de M. Trump qui lui reproche les hausses de taux d'intérêt (quatre en 2018).
L'hôte de la Maison Blanche voit les relèvements monétaires comme une erreur nuisant à sa politique économique, un avis partagé par de nombreux investisseurs et économistes qui jugent que la Fed ne voit pas les signes de ralentissement que commence à donner la première économie mondiale.
M. Powell a précisé qu'aucune entrevue avec le président n'était prévue à ce stade, semblant démentir des informations de presse selon lesquelles les conseillers de Donald Trump tenteraient d'arranger un rendez-vous entre les deux hommes pour essayer d'apaiser les tensions.
Le patron de la Banque centrale en a profité pour rappeler que la Fed avait "une culture très solide pour agir de manière apolitique".
Il a été immédiatement soutenu par Janet Yellen qui a dit craindre que les critiques du président Trump "ne minent la confiance" dans la Banque centrale.
AFP/VNA/CVN