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Assemblage de véhicules de marque Kangoo à l'usine Renault de Maubeuge, en novembre 2018. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Avec 2.173.481 immatriculations de voitures particulières sur l'ensemble de l'année, soit une hausse de près de 3%, le marché automobile français affiche une bonne santé, conforme aux attentes, a annoncé mardi 1er janvier le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
PSA et Renault ont en effet augmenté leurs ventes de 8,32% sur l'année, alors que les constructeurs étrangers ont, eux, subi un recul de 3,44%.
Le groupe Renault a ainsi progressé de 2,48%, à 547.704 immatriculations, tiré par les véhicules Dacia (+19%) alors que la marque au losange est, elle, en recul de 2,48%. PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) engrange 698.985 immatriculations, soit un bond de 13,36% qui s'explique notamment par l'intégration d'Opel (+165,1%), qui était comptabilisé l'an dernier dans le giron de l'américain General Motors (GM).
PSA confirme ainsi sa place de numéro un sur le marché français avec une part de marché de près de 30%.
Parmi les constructeurs étrangers, si Toyota (+9,93%), l'alliance Fiat-Chrysler (+12,67%) et Hyundai (+16,54%) tirent leur épingle du jeu, les constructeurs allemands Volkswagen (-1,1%) et BMW (-3,21%) reculent sur le marché automobile français sur l'année, tout en restant les premiers constructeurs étrangers importés sur le marché français.
Chute en décembre
En décembre 2018, les immatriculations de voitures particulières ont par contre chuté de 14,5% par rapport au même mois en 2017, à 165.390 immatriculations, et ce aussi bien pour les constructeurs français (-10,59%) que pour les voitures étrangères (-18,77%).
Seul le groupe Volkswagen a réussi à augmenter ses ventes de Skoda (+16,36%) et de Seat (+18,51%) lors du dernier mois de l'année.
Le CCFA explique ce recul en parti par le mouvement des gilets jaunes qui a affecté le commerce, mais également parce que beaucoup de voitures, notamment étrangères, ne sont pas encore arrivées sur le marché français, faute d'homologation.
L'année écoulée a par ailleurs confirmé le déclin du diesel. Le CCFA estime que les véhicules diesel représenteraient moins de 40% des immatriculations en 2018, contre encore 47,3% des véhicules immatriculés en 2017. À son apogée en 2012, le diesel représentait les trois quarts du marché automobile français, mais ce type de motorisation - décrié depuis - subit ces dernières années une lente érosion.
Primes à la conversion
Cette désaffection ne profite toutefois que modérément aux voitures électriques ou hybrides dont les ventes ont augmenté de 6% en 2018. "Cela reste encore faible, mais l'offre va réellement arriver sur le marché en 2019 et 2020", a indiqué François Roudier, porte-parole du CCFA.
Alors que le mouvement des gilets jaunes est né de la hausse du prix du diesel, qui alimente encore aujourd'hui les deux tiers du parc automobile français, le gouvernement a depuis fait machine arrière sur cette hausse, tout en proposant d'autres mesures qui ne seront pas pour autant forcément favorables à ce type de motorisation.
Au premier janvier, le gouvernement met ainsi en application le doublement à 4.000 euros de la prime à la conversion pour les ménages non imposables qui se débarrasseront d'un vieux véhicule essence ou diesel, à condition d'habiter à plus de 30 kilomètres de son lieu de travail. "Avec les dernières normes, les véhicules diesel et essence sont aujourd'hui au même niveau d'émission de particules, mais cela renchérit le coût des diesel qui sortent ainsi de l'entrée de gamme", explique M. Roudier.
"On est en train de voir réduire le diesel au moment même où il n'y a plus de problématique et au moment même où les véhicules essence vont avoir la même problématique" d'émission de particules, a pour sa part déclaré Fabrice Godefroy, président de l'Association Les Diésélistes de France 2019, mardi 1er janvier au micro d'Europe 1.