>>Le pape appelle à combattre désespoir et pauvreté qui nourrissent le terrorisme
Le pape François dans sa papamobile à Kampala, le 28 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Venu de la nonciature à quelques kilomètres, Jorge Bergoglio s'est d'abord rendu pour un moment de prière au sanctuaire des martyrs anglicans, en présence d'une quarantaine d'évêques de cette confession, avant de rejoindre en voiture fermée la basilique moderne du sanctuaire catholique. Il s'est agenouillé en prière devant l'autel qui contient les reliques de saint Charles Lwanga, chef des pages chrétiens martyrisés sur ordre de Mwanga II, roi des Baganda (1884-1888), un des des peuples de l'actuel Ouganda.
Plus de 100.000 personnes avaient afflué tôt vers le grand espace verdoyant où devait être célébrée une messe, moment fort de la visite de François en Ouganda, deuxième étape de sa tournée africaine, après le Kenya et avant la Centrafrique le 29 novembre. Le pape a fait un grand tour dans la foule en papamobile découverte, acclamé avec ferveur et exubérance.
Plus de 40% des Ougandais sont catholiques
Le sanctuaire est un premier lieu de pèlerinage pour les Ougandais, mais aussi pour des catholiques des pays frontaliers comme la Tanzanie. Plus de 40% des Ougandais sont catholiques, 35% anglicans, 6% pentecôtistes et adventistes. Environ 10% sont de religion musulmane. C'est sur le lieu du sanctuaire anglican que 25 jeunes chrétiens - catholiques et anglicans - âgés de 12 à 30 ans, furent brûlés vifs ensemble le 3 juin 1887.
Une rue de Kampala, la capitale de l'Ouganda. |
Les persécutions antichrétiennes dans le royaume bouganda (royaume des Baganda) se sont faites en plusieurs phases entre 1885 et 1887 contre des jeunes convertis par les Pères blancs. Mwanga II considérait que l'influence de ces prêtres européens affaiblissait son pouvoir et détruisait les traditions de son peuple. En outre, il ne pardonnait pas que ses jeunes pages, influencés par leur catéchisme, lui refusent désormais leurs faveurs sexuelles.
Plusieurs jeunes pages de la Cour qui étaient catéchumènes ont reçu "le baptême du sang", autrement dit sont devenus chrétiens par leur martyre, ayant souhaité être baptisés au moment de leur mise à mort. Le plus jeune s'appelait Kisito, il avait douze ans. Torturés atrocement, certains des martyrs ont été amputés d'un membre et laissés mourir en se vidant de leur sang.
Les martyrs de l'Ouganda, béatifiés par le pape Benoît XV en 1920 et que Paul VI était venu canoniser en 1969, sont un symbole de l'unité entre religions en Ouganda. Certains experts affirment qu'il y avait aussi quelques musulmans parmi les jeunes martyrs du royaume bouganda, mais cette présence n'est pas prouvée.
AFP/VNA/CVN