Le Mystère des voix bulgares repart en ballades

Il y a 30 ans, un chœur de femmes des pays de l'Est devenait la coqueluche du public occidental. Le Mystère des voix bulgares est de retour avec ses polyphonies du fond des âges habillées de sons contemporains.

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Photo prise le 12 juin dernier montrant le chœur du "Mystère des voix bulgares" se préparant dans les coulisses avant un concert à Varna (Bulgarie).
Photo: AFP/VNA/CVN

Quel phénomène musical a fasciné des artistes aussi divers que George Harrison, Kate Bush ou Frank Zappa? L'inattendu cocktail de chants traditionnels a capella proposé par une chorale de femmes bulgares en habits folkloriques.

Sous le nom Le Mystère des voix bulgares, cet ensemble musical de Sofia a conquis les hit-parades internationaux en pleine Guerre froide, surfant sur la vogue émergente des musiques du monde.

Après une traversée du désert liée à l'effondrement du système communiste, la légendaire troupe est de retour avec ses chemisiers brodés, ses coiffes fleuries et surtout un nouvel album, sorti en mai en Bulgarie et attendu en septembre en France.

Pour cette première production studio depuis vingt ans, l'ensemble a travaillé avec une autre artiste atypique, l'Australienne Lisa Gerrard, chanteuse du duo Dead Can Dance réputé pour ses mélodies planantes oscillant entre new wave et musique sacrée.

"Ce que ces femmes faisaient était unique et plein de lumière", a confié Lisa Gerrard en se remémorant sa première rencontre avec les Voix bulgares, il y a 38 ans.

"J'ai ressenti ça comme quelque chose qui apportait de la beauté et de l'amour", a ajouté celle qui tourne depuis plusieurs mois avec la troupe pour présenter leur nouveau album "BooCheeMish".

Le chœur du "Mystère des voix bulgares" se préparant dans les coulisses avant un concert à Varna (Bulgarie).
Photo: AFP/VNA/CVN

Technique ancestrale

La signature musicale du groupe, c'est un chant puissant qui envahit l'espace grâce aux harmonies créées par différentes combinaisons des voix. Un son qui semble venir d'un autre monde, "entre un appel à la prière et les Beach Boys", a résumé un journaliste britannique.

"Ce chant qui vient de la gorge, du larynx, ça ne s'enseigne pas, il faut être né avec", explique Dora Hristova, cheffe du chœur.

La troupe actuelle compte une vingtaine de femmes de 20 à 70 ans, la plupart originaires de familles où cette technique vocale se transmet de génération en génération.

"Ma mère, Nadejda Hvoïneva, était soliste pour la chorale il y a quarante ans et je chantais à ses côtés", raconte Elitchka Krastanova, choriste de 50 ans.

À l'origine, ces chants interprétés dans les régions rurales de Bulgarie accompagnaient les différents événements de la vie quotidienne, mariages, fêtes de saints et surtout travaux des champs.

Dans les années 1950, encouragés par le pouvoir communiste qui y voit l'occasion d'éduquer les masses, des compositeurs arrangent ces chants traditionnels et les meilleures interprètes intègrent des chorales d'État. Certaines chansons parlent alors de collectivisation, de techniques agricoles ou de tracteurs.

AFP/VNA/CVN

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