Le Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville fête ses 90 ans

Après près d’un siècle de développement, le Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville, le premier du genre créé en Cochinchine en 1929, est devenu l’un des monuments patrimoniaux symboliques de la mégapole du Sud.

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Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville, le premier créé en Cochinchine.
Photo : KT/CVN

Le Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville vient de célébrer fin août son 90e anniversaire. "Le 1er janvier 1929 fut inauguré le musée Blanchard de la Brosse, qui devint le premier de la Cochinchine", informe son actuel directeur Hoàng Anh Tuân. Selon celui-ci, l’ouvrage a été conçu par Auguste Delaval (1875-1962), architecte du gouvernement français en Indochine. Construit dans le jardin botanique de Saigon (ancien nom de Hô Chi Minh-Ville), il appartient au style architectural dit "indochinois".

L’établissement abritait les collections de la Société des études indochinoises (SEI), fondée en 1883. C’est en 1927 que le gouverneur de la Cochinchine, Blanchard de la Brosse, prit un arrêté portant création du musée, dont Jean Bouchot fut nommé conservateur.

Aujourd’hui, le monument est composé de deux bâtiments. Le premier, de 2.100 m² (70 m de long sur 30 m de large), a été conçu par Auguste Delaval. Il comprend une tour octogonale au centre en tant que point culminant, considérée comme l’axe symétrique des deux rangées de chaque côté. Les motifs décoratifs, qu’ils soient en bois, en fer ou en ciment, reflètent non seulement les caractéristiques architecturales de l’époque mais aussi l’interférence franco-vietnamienne. Bien que postérieur à d’autres exemples d’architectures relevant du "style indochinois", le musée représente à travers sa longue gestation l’une des premières tentatives raisonnées d’intégration d’éléments asiatiques dans une réalisation moderne.

Le deuxième bâtiment, quant à lui, a été dressé plus tard par l’architecte vietnamien Nguyên Bá Lang (1920-2005). Construit en forme de U sur 1.000 m², il s’harmonise parfaitement avec l’architecture ancienne du premier bâtiment. Il s’agit d’une structure solide aux hautes fondations et aux murs épais permettent de résister aux aléas climatiques, au haut plafond avec fenêtres près du toit afin de profiter de la lumière naturelle.

Ainsi, malgré les vicissitudes du temps, le monument a conservé sa beauté d’antan et demeure une destination attrayante des visiteurs. En 2012, le Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville a été reconnu monument architec-tural national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Trésor archéologique

Quelques artefacts du Musée d'histoire de Hô Chi Minh-Ville.
Photo : BTLS/CVN

Dans un premier temps, le musée exposa la collection du pharmacien Victor T. Holbé, comprenant des trésors fort appréciables de jades, de céramiques chinoises des plus belles époques, de laques japonaises, de pièces des civilisations khmères et javanaises. Autre collection, celle de l’archéologue français Louis Malleret, directeur de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) de 1949 à 1956, avec des joailleries de la culture d’Oc Eo ainsi que plus de 5.000 monographies rares sur l’Indochine et l’Extrême-Orient.

Par la suite, le musée reçut plus d’objets de grande valeur de la part de ses membres et de particuliers tels que statues Cham de l’archéologue H. Parmentier, statues en pierre du musée Albert Sarraut au Cambodge, plusieurs collections de M. Malleret qui laisse son nom attaché à de nombreux travaux archéologiques en Extrême-Orient, celle de Gannay avec diverses pièces originaires du Vietnam, de la Chine, de la Thaïlande, du Japon, du Cambodge..., datant de 2.500 ans au début du XXe siècle.

En 1954, l’érudit Vuong Hông Sên fut le premier Vietnamien à devenir le conservateur de l’établissement qui porta en 1956 le nom de Musée national du Vietnam à Saigon. Pendant la période 1956-1962, il continua de recevoir d’autres antiquités de certains organes, notamment de l’Institut Harvard-Yenching (spécialisé dans les recherches sur la culture de l’Asie) et du musée Peabody (États-Unis) qui lui firent don de 150 objets des cultures de Dông Son (700 avant J.-C - 100) et Sa Huynh (1.000 avant J.-C - 200).

En 1979, le musée changa une dernière fois de nom, pour celui de Musée d’histoire de Hô Chi Minh-Ville. Il accueille annuellement plus de 350.000 visiteurs. "En se promenant dans le musée, on peut découvrir plusieurs milliers d’années d’histoire et de culture du pays. Les visiteurs ont l’occasion de mieux comprendre les caractéristiques culturelles du Sud grâce à ce trésor de plus de 43.000 artefacts de valeur, dont 12 objets précieux nationaux strictement préservés", partage le Dr Hoàng Anh Tuân.

Le musée n’a cessé de prendre part à de grandes expositions en Autriche, en Belgique, aux États-Unis, en République de Corée... afin de promouvoir le patrimoine vietnamien. Les dons d’antiquités, ainsi que des collections rares telles qu’anciennes armes sous le règne de Minh Mang - deuxième empereur de la dynastie des Nguyên (1802-1945), statues de culte du Nord, anciennes poteries de Cù Lao Chàm (Centre), collections de Vuong Hông Sên et de Duong Hà... ont contribué à enrichir de manière conséquente le trésor précieux du plus ancien musée du Sud.

Thu Hà/CVN

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