>>La chaleur monte sur la France, 53 départements en vigilance canicule
Des enfants jouent dans une fontaine à Nice, le 26 juin. |
Pour la première fois depuis le début de cette canicule exceptionnelle pour un mois de juin, la barre des 40°C a été franchie mercredi 26 juin, avec 41,1°C à Montclus (Gard), 40,6°C à Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône), 40°C à Apt (Vaucluse). Et 40,9°C à Clermont-Ferrand qui bat son record absolu de température. Mais cet épisode, qui risque de se répéter en raison du réchauffement de la planète, va encore s'amplifier.
"Ce qui m'inquiète aujourd'hui c'est que le recours au soin commence à augmenter (...) On commence à avoir un impact de la chaleur", a déclaré Jérôme Salomon, directeur général de la Santé en appelant à la vigilance, et pas seulement pour les personnes sensibles et les enfants, mais pour tous. "On s'attend à un impact sanitaire significatif qui sera potentiellement décalé", a-t-il souligné, en rappelant que "le plus dur reste à venir avec un pic au-delà de 40 degrés". Ainsi, le mercure devrait encore grimper jeudi 27 juin avec 38 à 41°C attendus au sud de la Loire. Et pour vendredi 28 juin, des "températures exceptionnelles" sont annoncées en basse vallée du Rhône, de 42 et 44°C.
Record battu vendredi 28 juin?
"Vendredi 28 juin, on peut battre localement le record national", a indiqué la prévisionniste Christelle Robert. La maximale française date du 12 août 2003 avec 44,1°C enregistrés à Saint-Christol-lès-Alès et Conqueyrac, dans le Gard.
Des touristes se rafraîchissent dans un bassin devant la Pyramide du Louvre, le 26 juin. |
La situation devrait s'améliorer samedi 29 juin dans le Sud-Est, mais pas en région parisienne qui vivra sa journée la plus chaude (entre 38 et 40°C). "Il faudra attendre au minimum jusqu'à mardi pour voir l'ensemble du pays retrouver des températures moins élevées, mais qui devraient rester au dessus des normales de saison", a mis en garde Météo-France. La vigilance orange a été étendue avec désormais 78 départements concernés, un nombre record. Seuls sont épargnés les côtes de la Manche et de la mer du Nord, et quelques départements du Sud-Ouest.
"Les trois jours qui viennent vont être difficiles" pour les hôpitaux qui voient leur activité augmenter en raison de la canicule, a estimé mercredi 26 juin la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Difficile aussi pour les enfants. Lundi 24 juin, le gouvernement avait annoncé le report de quelques jours des épreuves du brevet des collèges, prévues les 27 et 28 juin. Des communes vont en outre fermer les écoles. "Je souhaite qu'elles (écoles) soient le plus possible ouvertes mais dans les cas extrêmes, il faut fermer", a déclaré le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer sur Cnews.
Sur une partie du pays, de l'Île-de-France au Grand-Est et à Rhône-Alpes, cette canicule s'accompagne d'une pollution à l'ozone, irritant pour les poumons. Cet épisode classique des vagues de chaleur - l'ozone se formant par réactions chimiques, sous l'effet du soleil - a entraîné la mise en place de la circulation différenciée mercredi 26 juin à Paris, Lyon et Annecy. Jeudi 27 juin, ces restrictions seront reconduites à Paris et à Lyon, et commenceront à Marseille pour la première fois, et à Strasbourg.
En région parisienne, seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air de classe 0, 1 et 2 sont autorisés à circuler à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86, soit Paris et la petite couronne. Les autres véhicules, voitures à essence immatriculées avant fin 2005 et diesel immatriculées avant fin 2010 (vignettes Crit'Air 4, 5 mais aussi désormais 3), sont interdits. Selon la préfecture de police de Paris, à 18h00 mercredi 26 juin, près de 2.700 véhicules avaient été contrôlés dans ce périmètre et 1.187 infractions relevées, dont 463 pour des vignettes non conformes.
Boissons fraîches
Si les jours seront chauds, les nuits ne permettront pas aux organismes de récupérer avec des températures qui ne descendront pas sous les 20 à 24°C par exemple dans la nuit de mercredi 26 juin à jeudi 27 juin.
Les recommandations pour préserver la fraîcheur à l'intérieur de son logement, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Dans la nuit de mardi 25 à mercredi 26 juin, des records de températures minimales pour un mois de juin ont déjà été enregistrées à Nice (26°C) ou Alistro (Haute-Corse, 25,6°C). Partout, du monde agricole aux chantiers, on s'organise, y compris pour les spectateurs et équipes du Mondial de foot féminin: messages de prudence aux premiers, boissons spéciales pour les secondes. La SNCF a annoncé un ralentissement de la circulation sur certaines lignes.
La chaleur pousse aussi les habitants à chercher les coins d'ombre... et des boissons fraîches. Les professionnels de la distribution automatique ont d'ailleurs prévenu d'un risque de pénurie liée à l'interdiction de circulation des camions de livraison. Cet épisode sans précédent par son intensité et sa précocité, et ce depuis 1947 et l'établissement de relevés détaillés, ravive le souvenir de l'épisode d'août 2003, qui avait généré une surmortalité de 15.000 personnes sur plus de 15 jours (plus de 70.000 en Europe).
AFP/VNA/CVN