Le Japon s'accroche à ses Jeux, malgré des bruits d'annulation

Les diverses parties prenantes au Japon des JO de Tokyo, reportés l'an dernier en raison de la pandémie de COVID-19, ont réaffirmé vendredi 22 janvier leur intention de les tenir cet été, malgré des informations selon lesquelles le gouvernement nippon y aurait secrètement renoncé.

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Le Premier ministre Yoshihide Suga, lors d'une séance parlementaire, le 22 janvier à Tokyo. 

"Je suis déterminé" à accueillir des Jeux olympiques "sûrs" à Tokyo, en signe de "victoire de l'humanité sur le nouveau coronavirus", a déclaré le Premier ministre Yoshihide Suga lors d'une séance parlementaire.

Le comité d'organisation de Tokyo-2020 a aussi rappelé vendredi 22 janvier qu'il était "entièrement concentré" sur les préparatifs pour accueillir les JO (23 juillet-8 août), à l'unisson avec le gouvernement japonais et la ville de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP).

Selon le journal britannique The Times, qui a cité jeudi 21 janvier une source au sein de la coalition au pouvoir au Japon, le gouvernement aurait déjà secrètement acté l'impossibilité d'organiser les Jeux olympiques cette année, du fait de la recrudescence mondiale du coronavirus, y compris au Japon. Pour sauver la face, le gouvernement chercherait à s'assurer au préalable que Tokyo organise les JO de 2032, la prochaine édition disponible (après Paris-2024 et Los Angeles-2028), toujours selon le Times.

"Pas de plan B"

Les Jeux olympiques d'été depuis 1896, les compétitions annulées ou reportées et à venir.

D'autres responsables nippons ont démenti en bloc. Le porte-parole adjoint du gouvernement japonais, Manabu Sakai, a déclaré qu'il n'y avait "rien de vrai" dans l'article du Times et la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a assuré n'avoir "aucune idée" quant à l'origine de l'information.

"Nous nous coordonnons étroitement avec le gouvernement, le comité organisateur et le CIO" et "la vérité est qu'il n'y a eu aucune discussion sur une annulation ou un report" des Jeux, a déclaré Mme Koike à la presse. Les comités olympiques des États-Unis et du Canada ont répété de leur côté qu'ils se préparaient à envoyer des sportifs au Japon cet été.

Le patron du comité olympique australien Matt Carroll, qualifiant lui aussi de "rumeur infondée" l'information du Times, a concédé pour sa part qu'il s'agirait "de Jeux très différents, concentrés sur les sportifs et leurs compétitions".

Dans un entretien mardi 19 janvier à l'AFP, le directeur général de Tokyo-2020, Toshiro Muto, avait affirmé que la tenue des Jeux cet été était le "cap inflexible" des organisateurs. Face aux doutes grandissants, le président du CIO, Thomas Bach, est lui-même monté au créneau jeudi 21 janvier. "Nous n'avons à cet instant aucune raison de croire que les Jeux olympiques à Tokyo ne s'ouvriront pas le 23 juillet", a-t-il déclaré à l'agence de presse japonaise Kyodo.

"Il n'y a pas de plan B" et "nous sommes totalement engagés à faire de ces Jeux (des Jeux) sûrs et réussis", a-t-il martelé. La semaine dernière, un ministre clé du gouvernement japonais, Taro Kono, avait toutefois exprimé une voix discordante en estimant qu'il ne fallait rien exclure pour les JO de Tokyo.

Des Jeux sans public ? 

Carte des principaux sites qui devraient accueillir les épreuves des Jeux olympiques à Tokyo reportés en 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

En mars dernier, au moment où la première vague du coronavirus se propageait à travers le monde, le CIO avait pris la décision sans précédent de reporter les Jeux juste après l'annonce, par l'Australie et le Canada, de leur intention de ne pas envoyer leurs sportifs aux Jeux de Tokyo qui devaient s'ouvrir en juillet 2020.La recrudescence actuelle de la pandémie touche aussi le Japon, où l'opinion publique est désormais très majoritairement opposée à l'organisation des Jeux, préférant un nouveau report ou une annulation pure et simple, selon de récents sondages.

Alors que des élections législatives doivent se tenir au Japon cet automne au plus tard, le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir "pourrait prendre un risque énorme en organisant ces Jeux extrêmement impopulaires", a estimé Amir Anvarzadeh, stratégiste chez Asymmetric Advisors.

"Il est quasiment certain", vu le nombre de personnes impliquées et les nouveaux variants du COVID-19 en circulation, que les JO causeraient une flambée d'infections s'ils avaient lieu, a souligné cet analyste. Des élus de l'opposition au Japon ont d'ailleurs demandé jeudi le report ou l'annulation des JO.

L'Association médicale de Tokyo a quant à elle suggéré vendredi que l'événement se déroule sans public. Les organisateurs, favorables à une présence du public, même limitée, entendent trancher dans les prochains mois sur la question.

"Ils (les organisateurs, NDLR) doivent abandonner l'idée de faire la fête du siècle en invitant des gens de différents pays", a déclaré son président Haruo Ozaki au journal Asahi, en préconisant des Jeux "sans spectateurs".


AFP/VNA/CVN

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