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De nombreuses personnes se recueillent depuis le 8 juillet sur les lieux de l'attaque |
L'assassinat de l'un des hommes politiques les plus connus de l'archipel, qu'il a gouverné pendant plus de huit ans, a profondément meurtri et ému au Japon comme à l'étranger.
L'auteur présumé de l'attaque, arrêté sur les lieux, a avoué avoir délibérément visé M. Abe, expliquant à la police en vouloir à une organisation à laquelle il croyait que celui-ci était affilié. Certains médias japonais ont évoqué un groupe religieux. Cet homme de 41 ans, un ancien membre de la Force d'autodéfense maritime (la marine japonaise) selon les médias locaux, a d'après la police utilisé une arme "d'apparence artisanale", sur laquelle des analyses complémentaires était en cours.
Au moment de l'attaque, M. Abe faisait campagne à Nara (Ouest) pour le scrutin sénatorial de dimanche 10 juillet, et le Premier ministre Fumio Kishida a annoncé vendredi 8 juillet que les préparatifs pour les élections, "fondement de la démocratie", se poursuivraient normalement.
M. Kishida, membre comme Shinzo Abe du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste), a participé samedi matin 9 juillet à un meeting de campagne à Yamanashi (ouest de Tokyo) devant 600 personnes, déclarant selon le quotidien Mainichi que "la violence ne saurait l'emporter sur la parole".
"On ne va pas laisser se reproduire ce qui s'est passé hier", a lancé un membre de la sécurité cité par le quotidien, qui décrivait un dispositif de de protection renforcé, avec installation de détecteurs de métaux et fouille des sacs des spectateurs.
Le corps de Shinzo Abe est arrivé samedi 9 juillet en début d'après-midi à son domicile de Tokyo, à bord d'un corbillard dans lequel avait pris place Akie, son épouse, et qui avait quitté à l'aube l'hôpital de Kashihara, près de Nara, où l'ancien Premier ministre avait été pris en charge après son agression.
Atteint de deux balles au cou, M. Abe a été déclaré mort quelques heures après, malgré les efforts déployés par une équipe de vingt médecins.
Selon des médias locaux, une veillée funèbre est prévue lundi soir 11 juillet et les funérailles auront lieu mardi 12 juillet, en présence uniquement de la famille et de proches de M. Abe.
Le choc et la tristesse dans le monde entier
La mort de Shinzo Abe a bouleversé au Japon, où Fumia Kishida, dont il était le mentor, a dénoncé un "acte barbare" et "impardonnable".
L'assassinat a été condamné dans le monde entier, le président américain Joe Biden se disant "stupéfait, choqué et profondément attristé" et le dirigeant français Emmanuel Macron rendant hommage à "un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l’équilibre du monde".