Mme Nguyên Thi Lich est née dans une famille de chanteurs de hat xoan, dans le village d’An Thai, commune de Phuong Lâu (ville de Viêt Tri, province septentrionale de Phu Tho). Son grand-père paternel, Nguyên Van Triu, était un artiste très coté. Avant de rendre l’âme, il a confié le titre de «prince du hat xoan» à son fils Nguyên Tât Thang, père de Mme Lich. Dès l’enfance, la petite Lich accompagnait la troupe de son grand-père paternel à travers la région. À 13 ans, elle interprétait déjà bien 14 airs de hat xoan. Peu de temps après, elle est devenue la plus jeune artiste du village d’An Thai.
En 1996, M. Thang a fondé le club du hat xoan d’An Thai dans lequel Mme Lich était la plus jeune. «Depuis l’enfance, en suivant la troupe de mon grand-père paternel, je me passionne pour le hat xoan. Maintenant, à l’âge de la maturité, je constate la valeur sans prix de ces airs», confie-t-elle. «Pendant la guerre, on chantait le hat xoan avec ardeur. Mais maintenant, en période de paix, on l’oublie. Quel dommage !», se désole-t-elle. Respectant les derniers désirs de son père, Mme Lich a rétabli l’ancienne troupe de hat xoan d’An Thai, malheureusement surtout composée de personnes âgées.
La passion de toute une vie
Pour rajeunir les effectifs, Mme Lich a décidé d’ouvrir un cours de formation chez elle. Au début, elle a enseigné le hat xoan à ses petits-enfants. Puis, des parents du village ont envoyé leurs enfants. Maintenant, les airs de hat xoan, que l’on pensait condamnés à disparaître à plus ou moins brève échéance, résonnent partout dans le village d’An Thai. «Ces enfants me rappellent ma jeunesse. Je souhaiterais revenir à l’âge de 20 ans pour vivre longtemps avec le hat xoan», dit-elle.
Le hat xoan est encore bien vivace dans la province de Phu Tho.
En 2002, la troupe de hat xoan d’An Thai a été rétablie officiellement par la province de Phu Tho. Elle compte maintenant plus de 40 chanteurs et chanteuses. Les premiers élèves de Mme Lich en sont devenus les piliers. «J’espère de tout coeur que les Vietnamiens s’intéresseront de plus en plus au hat xoan. Car cet art vocal le mérite vraiment. Un art ou une tradition qui meurt, c’est un peu de notre âme, à nous les Vietnamiens, qui s’en va», a conclu Mme Lich.
Quê Anh/CVN