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Vingt-quatre heures après une attaque qui a ravivé en Turquie le spectre des "années de plomb" du conflit kurde, le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a condamné fermement les "terroristes" du PKK.
"Quoiqu'il advienne, il faut nettoyer ces montagnes de ces terroristes ! Un point c'est tout", a tonné M. Davutoglu devant la presse. "Si certains veulent pousser la Turquie dans un cercle de feu, qu'ils sachent que notre plus grande force est notre unité et notre intégrité autour de la sécurité de notre nation", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu à Ankara le 24 juillet. |
Rompant un long silence qui a alimenté toutes les rumeurs, le commandement de l'armée turque a enfin livré le 7 septembre le bilan de l'embuscade qui a visé un convoi militaire près de Daglica (Sud-Est), dans la province de Hakkari frontalière de l'Irak.
"Seize de nos courageux frères d'armes sont tombés en martyrs dans leurs véhicules", a indiqué l'état-major dans une déclaration publiée sur son site internet, ajoutant que six autres soldats avaient été blessés.
Selon un porte-parole du PKK, Bakhtiar Dogan, l'opération s'est soldée par la mort de 31 soldats turcs, dont un général.
M. Davutoglu a dénoncé les affirmations du mouvement rebelle, évoquant une "opération psychologique" destinée à "démoraliser la nation". "Nous devons montrer un front uni face à cette propagande", a-t-il exhorté.
Lancées dès le soir du 6 septembre, les opérations de représailles de l'armée turques se sont poursuivies le 7 septembre. L'état-major a rapporté que les frappes aériennes des chasseurs F-16 et F-4 turcs avaient visé 23 positions rebelles et tué, selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, de "nombreux terroristes".
L'attaque conduite par le PKK à Daglica est la plus meurtrière depuis la reprise des affrontements entre l'armée et le PKK fin juillet, faisant voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.
Dans plusieurs villes des manifestants sont descendus dans les rues dès le 6 septembre pour condamner l'opération du PKK. D'autres rassemblements de protestation étaient prévus le 7 septembre.
Malgré les violences et les tensions, le Premier ministre a assuré le 7 septembre que les élections se dérouleraient normalement "dans des conditions démocratiques" et appelé tous les partis politiques à faire front "main dans la main" contre les "terroristes".
Plombée par ce climat, la livre turque est tombée le 7 septembre à un nouveau plus bas historique face au dollar et à l'euro.