"Le rythme du désengagement pourrait être accéléré. Les conditions de sécurité s'améliorent en Irak", a déclaré mercredi M. Gates aux journalistes à bord d'un avion militaire à destination de la Turquie, peu après son départ d'Irak, où il a réalisé une visite de 2 jours.
Cette accélération est envisageable en raison de "la façon dont (le commandant des forces américaines en Irak) Ray Odierno voit les choses évoluer", a-t-il dit, citant la baisse des violences et la capacité grandissante des forces irakiennes.
Le plan du président américain Barack Obama prévoit un retrait des troupes de combat d'Irak avant la fin août 2010. L'accord de sécurité entre Bagdad et Washington a fixé à la fin de 2011 le retrait total des forces américaines.
En l'état actuel du plan américain, 2 des 14 brigades de combat américaines en Irak, doivent quitter le pays avant la fin de l'année, mais M. Gates a indiqué qu'une autre brigade pourrait "peut-être" partir avant les élections législatives de janvier. Une brigade de combat comprend entre 3.000 et 4.000 militaires, et est généralement accompagnée par des troupes de soutien. Six ans après le renversement de Saddam Hussein, les États-Unis, dont les forces se sont retirées en juin des villes irakiennes, comptent aujourd'hui environ 128.000 hommes en Irak.
M. Gates a expliqué qu'aucune décision n'avait été prise sur l'accélération du retrait et que celle-ci pourrait intervenir dans les prochains mois, en fonction de l'évaluation de l'état-major. "Tout dépend vraiment des circonstances", a-t-il dit.
Lors de sa visite en Irak, M. Gates a ainsi exhorté les dirigeants arabes et kurdes à trouver une issue pacifique à leur conflit sur les zones contestées autour de la région du Kurdistan. "Il a rappelé à ses hôtes que nous avons tous sacrifié trop de sang et d'argent pour permettre que les progrès de ces 2 dernières années soient sacrifiés en raison de divergences politiques", a déclaré son porte-parole Geoff Morrell après une entrevue avec le président du Kurdistan, Massoud Barzani.
Le secrétaire américain à la Défense a également appelé les responsables kurdes "à tirer avantage du temps où nous restons en Irak pour régler certains des conflits qu'ils ont avec le gouvernement central de Bagdad", selon M. Morrell.
Bagdad et la région de Kurdistan se disputent le contrôle de plusieurs zones, dont la ville de Kirkouk, dont le sous-sol regorge de pétrole. Les 3 provinces formant le Kurdistan représentent 40.000 km2 mais les forces kurdes, dans le sillage de l'invasion conduite par les États-Unis en 2003, ont étendu leur présence sur 75.000 km2 en prenant le contrôle d'une partie des provinces de Kirkouk, Ninive et Diyala.
AFP/VNA/CVN