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Vue des locaux du ministère des Finances et du Budget à Paris, le 9 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chiffre élevé du déficit 2024, initialement prévu à 4,4%, est la conséquence du fort dérapage enregistré en 2023, où il a atteint 5,5% du PIB au lieu de 4,9% prévus, en raison de recettes bien plus faibles qu'espéré, a rappelé Bercy lors de la présentation de son nouveau programme de Stabilité de la France.
En février, pour rétablir d'urgence la situation, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait annoncé dix milliards d'euros d'économies sur le budget de l'État cette année : c'est le maximum qui pouvait être taillé par décret, sans avoir à passer par un projet de loi de finances rectificative (PLFR) au Parlement.
Pourtant, dix milliards d'euros supplémentaires devront être trouvés dès cette année pour rester dans les clous de 5,1% de déficit, a prévenu Bercy mercredi 10 avril, alors que le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Gabriel Attal s'opposent à un PLFR.
Ces milliards pourraient partiellement se trouver dans "des mises en réserve assez significatives" des ministères, a indiqué Bercy. Mais il sera également demandé aux collectivités locales, "comme aux autres acteurs et aux autres collectivités publiques", d'être "parties prenantes de ce redressement", a prévenu le ministère.
Objectif 2,9% en 2027
Mercredi 10 avril, le gouvernement a annoncé qu'il visait toujours un retour du déficit sous les 3% du PIB en 2027, conformément à ses engagements européens. Il prévoit d'atteindre 2,9% du PIB en 2027, passant pour cela par un déficit de 4,1% du PIB en 2025 puis 3,6% en 2026.
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d'une conférence de presse à Meudon, dans la région parisienne, le 8 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette trajectoire est ambitieuse. Pour "passer de 5,1% à 4,1%, il va falloir être hyper concentré, déterminé et responsable" pour le budget 2025, a réagi auprès de l'AFP le chef des députés Modem Jean-Paul Mattei, qui milite pour des mesures de "justice fiscale" comme la taxation des rachats d'actions des grandes entreprises, des superdividendes ou pour le relèvement de la flat tax (prélèvement forfaitaire sur les revenus du patrimoine) à 33%.
L'exécutif envisage lui une autre voie pour rétablir les finances publiques. Il se refuse toujours à augmenter les impôts, même si M. Attal a cependant lancé la semaine dernière une "task force" parlementaire chargée de faire des propositions pour taxer "les rentes", notion encore à définir.
L'exécutif parie plutôt sur un retour de la croissance : Bercy estime que celle-ci devrait s'élever à 1% en 2024, 1,4% en 2025, 1,7% en 2026 et 1,8% en 2027, évoquant des "signes de reprise". La semaine dernière, Bruno Le Maire avait prédit devant des entrepreneurs "un vrai élan économique puissant en 2025 et 2026".
Le gouvernement devra aussi réaliser dans les prochaines années de nouvelles économies, plus drastiques. Pour 2025, il a déjà annoncé 20 milliards de coupes budgétaires sur l'ensemble des trois postes (État, Sécu, collectivités).
Le Premier ministre Gabriel Attal à la sortie de l'Élysée, le 3 avril. |
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Car rétablir les finances publiques et réduire le déficit est impératif par rapport à la charge que la dette française représentera à l'avenir, dopée par la hausse des taux d'intérêt ces deux dernières années.
Selon les prévisions du gouvernement révélées mercredi 10 avril, la dette varierait peu d'ici à 2027 en pourcentage du PIB, passant de 112,3% cette année à 112%, mais la charge elle-même s'envolerait, passant de 46,3 milliards d'euros en 2024 à 72,3 milliards en 2027.
Après la divulgation de ces principales hypothèses mercredi 10 avril, le programme de Stabilité sera présenté en conseil des ministres le 17 avril, et débattu au Parlement les 29 et 30 avril, ont annoncé le ministre du Budget Thomas Cazenave, et Bruno Le Maire.
AFP/VNA/CVN