Le gouvernement australien "ne signera pas de chèque en blanc" au profit de la compagnie aérienne Qantas. |
"Nous ne signerons pas de chèque en blanc", a déclaré le Trésorier, Joe Hockey. "Il n'y a pas d'argent dans la banque qui permette d'accorder des largesses à un groupe en particulier", a ajouté le Trésorier, équivalent en Australie du ministre des Finances.
Le gouvernement conservateur mené par Tony Abbott a clairement indiqué depuis son arrivée au pouvoir en septembre dernier qu'il refuserait d'accorder des fonds aux sociétés en difficulté.
Il souhaite en revanche modifier la législation qui limite la participation étrangère dans la compagnie aérienne nationale australienne.
Le PDG de Qantas, Alan Joyce, estime que cette règlementation restreint la capacité de Qantas à lever des capitaux, handicapant ainsi la compagnie face à ses concurrentes, dont notamment Virgin Australia, soutenues, elles, par des actionnaires étrangers.
Mais cette nouvelle législation a peu de chance d'être adoptée : l'opposition travailliste et les Verts ont indiqué qu'ils voteraient contre au parlement car ils craignent qu'elle entraîne une délocalisation des emplois.
"Nous avons répété que la levée des règles sur la participation étrangère dans le capital, et qui ne s'appliquent qu'à Qantas, est un objectif à long terme important si l'on veut créer un marché du transport aérien libre et équitable en Australie", a indiqué Qantas dans un commniqué.
"Mais il est évident qu'un tel changement aurait peu de chance de passer au Sénat", a-t-elle ajouté.
"Une action immédiate est nécessaire pour rectifier le déséquilibre qui est autorisé à persister depuis près de deux ans, à savoir la capacité illimitée de Virgin d'accéder à des capitaux étrangers auprès de compagnies aériennes étatiques, ce qui lui permet de financer à perte une guerre des prix contre Qantas", a affirmé la compagnie.
Qantas a essuyé une perte de 235 millions de dollars australiens (153 millions d'euros) sur le premier semestre de l'exercice en cours. Elle souffre des prix élevés du carburant et de la concurrence féroce de compagnies aériennes qui sont selon elle subventionnées par leurs actionnaires étatiques.
Virgin Australia, la grande rivale de Qantas, compte ainsi parmi ses actionnaires des compagnies détenues majoritairement par des États : Singapore Airlines, Etihad (Émirats arabes unis) et Air New Zealand.
AFP/VNA/CVN