>>Les feux brûlent encore à Fort McMurray, sans production de pétrole avant des jours
Image fournie par la police d'Alberta de Fort McMurray, au Canada, le 7 mai |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Face à la violence du feu et son avancée rapide, environ 8.000 personnes avaient été évacuées dans la nuit de lundi 16 mai à mardi 17 mai des installations pétrolières et de leurs immenses bases de vie, des villages de logements préfabriqués avec tous les services nécessaires aux travailleurs installés pour de long mois, parfois avec leur famille.
Mardi 17 mai, la Première ministre de la province Rachel Notley a d'ailleurs averti que la progression des flammes menaçait d'autres bases de vie installées dans les forêts sur 50 km au nord de Fort McMurray.
Outre le camp de Blacksand Executive Lodge et ses 665 logements entièrement ravagé, ce sont près de 4.000 autres habitations préfabriquées qui sont menacées, a indiqué Mme Notley à la télévision depuis Edmonton, la capitale de l'Alberta.
"Tous les camps de travailleurs au nord de Fort McMurray jusqu'au sud de Fort MacKay ont été placés sous un ordre d'évacuation", comme les sites pétroliers de Suncor et Syncrude, a indiqué Mme Notley en soulignant que les employés restés sur place pour assurer la sécurité et contenir les feux pouvaient être contraints de fuir "si et quand ce sera nécessaire".
Deux semaines après l'évacuation en quelques heures de Fort McMurray - quand le feu avait ravagé deux quartiers à l'ouest de cette ville pétrolière -, le feu est toujours actif dans la ville enveloppée dans d'épaisses fumées.
Deux explosions se sont produites dans les quartiers de Dickinsville et Thickwood, à l'ouest de la ville, et "ont endommagé environ dix maisons", a expliqué Mme Notley.
Au total, près de 100.000 personnes ont quitté Fort McMurray et les bourgades aux alentours, et la grande majorité des employés des compagnies pétrolières n'avaient pas réintégré les bases de vie avant la tombée lundi 16 mai du nouvel ordre d'évacuation.
Près de la Saskatchewan
Pour la région de Fort McMurray, a indiqué Mme Notley, le feu a ravagé maintenant 3.555 km², soit environ 700 km² de plus en 24 heures.
Plusieurs incendies ravageaient la ville canadienne de Fort McMurray le 6 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour la ligne de feu la plus à l'est, les flammes devraient atteindre la frontière de la province voisine de Saskatchewan mardi soir 17 mai, a prévu Chad Morrisson, chef du service des incendies de l'Alberta. La veille, ce feu était encore à 10km de cette frontière.
"Nous ne voyons aucun répit à ce stade", a-t-il dit en parlant de "conditions de feu extrêmes" avec des vents d'ouest de l'ordre de 35 à 40 km/h, et seule la pluie attendue dans les prochains jours pourrait aider à ralentir la progression du feu dans la forêt boréale.
Pour l'ensemble de l'Alberta, 19 feux étaient actifs mardi 17 mai, 4 de plus depuis la veille, et cinq sont hors de contrôle, a rapporté Mme Notley. Près de 2.000 pompiers combattent ces feux aidés de 29 avions bombardier d'eau, 161 hélicoptères et près de 400 engins de chantier qui déboisent de larges bandes autour des sites pétroliers et des bases de vie.
Avec cette recrudescence des feux et particulièrement avec les épaisses fumées, les conditions sont difficiles et dangereuses pour les employés chargés des travaux de réparation des réseaux et des infrastructures de la ville.
Ces conditions ont non seulement retardé l'entrée de nouveaux travailleurs dans la ville évacuée maintenant depuis deux semaines, mais obligent les personnels sur place à porter un masque à gaz sur des temps de travail raccourcis.
Cela retarde d'autant la mise en place d'un calendrier de retour des évacués. Il sera révélé "d'ici une semaine", a promis Rachel Notley. Mais, avant toute chose, il reste une condition incontournable, a dit Mme Notley, soit que "le feu ne présente plus un danger immédiat" pour les populations.
Avec les menaces mardi 17 mai près des sites pétroliers, la production de brut va une nouvelle fois être ralentie avec des conséquences significatives sur l'activité économique. Selon les prévisions du Conference Board, la production de pétrole a été réduite de 1,2 million de barils par jour en moyenne, privant le PIB de la province d'un milliard de dollars.