Ligue 1
Le directeur sportif Zubizarreta quitte Marseille, Villas-Boas dans le doute

"Zubi", c'est fini. L'Olympique de Marseille a annoncé jeudi soir 14 mai se séparer de son directeur sportif, Andoni Zubizarreta, ce qui pourrait entraîner le départ de l'entraîneur, André Villas-Boas, qui avait lié son sort à celui de l'Espagnol.

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Photo : Icon Sport/CVN

"L'OM annonce la départ, d'un commun accord, d'Andoni Zubizarreta", est-il écrit dans le communiqué du club, précisant que "le recrutement d'un directeur général chargé du football est en cours", pour le remplacer.

Il restait un an de contrat à Zubi, arrivé à l'automne 2016 dans les valises de Frank McCourt, le propriétaire, et Jacques-Henri Eyraud, le président.

"Andoni s'est consacré au renouveau de l'OM (...) afin de rebâtir des fondations solides (...) du groupe professionnel comme du centre de formation", dit Eyraud dans le communiqué.

McCourt a salué pour sa part "un remarquable professionnel".

De source proche du dossier, c'est le recrutement d'un directeur général du football, prévu dès l'automne 2019, qui a poussé Zubizarreta à ne pas prolonger l'aventure. Ce dernier allait empiéter sur son domaine réservé.

Mais l'ancien gardien du FC Barcelone et de l'équipe d'Espagne, homme de base de la première phase du projet, n'avait pas non plus tout réussi à Marseille.

Il n'a pas réussi à vendre

Arrivé à l'automne 2016 peu après le rachat du club par Frank McCourt, l'ancien DS du FC Barça a contribué à structurer le club, notamment au niveau du centre de formation, mais son action sur le mercato n'a pas toujours été couronné de succès.

Les recrutement de Patrice Evra, chassé après avoir donné un coup de pied à un supporter lors d'un match au Portugal, ou l'"achat panique" du buteur grec Kostas Mitroglou à la fin du mercato 2017, se sont révélés des échecs, par exemple.

Le plus gros débours de Zubi sur le mercato reste de n'avoir pas réussi à vendre de joueurs, notamment à l'été 2019, quand l'OM avait besoin de liquidités pour réduire son passif devant les contrôleurs de gestion du fair play financier de l'UEFA.

Zubi a aussi réussi des "coups". Finalement, il s'en va au bout de la saison de son meilleur mercato. Les arrivées du défenseur Alvaro Gonzalez (Villarreal), du milieu Valentin Rongier (Nantes) et du buteur Dario Benedetto ont toutes été des succès.

Le défenseur espagnol Alvaro Gonzalez, un des meilleurs coups de Zubizarreta à l'OM , le 3 décembre 2019 à Angers.

Enfin le recrutement de l'entraîneur portugais André Villas-Boas était sans doute la meilleure idée de son mandat.

"En basque on dit : +Amaya da asiera+, la fin est le début. Je finis comme directeur sportif et je démarre comme supporter de l'OM", a écrit Zubizarreta, remerciant McCourt, Eyraud et Rudi Garcia, le premier entraîneur de l'OM version américaine, qui avait remplacé Franck Passi en cours de saison 2016/2017.

Zubi s'en va malgré une deuxième place et une qualification pour la Ligue des champions, décrochée par l'entraîneur qu'il avait choisi cet été, AVB.

Une prolongation proposée à AVB

Le 15 janvier, le Portugais avait d'ailleurs publiquement soutenu le travail de Zubi. À cette époque, l'arrivée de l'Anglais Paul Aldridge comme conseiller pouvait s'apparenter, déjà, à un empiètement du territoire de l'Espagnol.

"Je suis venu ici, un pour la grandeur du club, deux pour Andoni Zubizarreta. J'ai déjà dit que mon futur est intimement lié à son futur", avait lancé AVB.

Ces derniers jours, le technicien portugais a rencontré plusieurs fois Eyraud, notamment pour évoquer l'effectif de l'année prochaine.

L'entraîneur de l'OM, André Villas-Boas.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour retenir son brillant coach, que les joueurs adorent, l'OM a proposé un prolongation à Villas-Boas, à qui il reste un an de contrat. "La balle est dans son camp", souffle un connaisseur du dossier.

L'équation reste complexe. Le coach rêve d'une grosse équipe et de renforts, le club doit faire avec une trésorerie limitée.

L'OM, après trois saison d'investissements consécutives terminées sur un bilan négatif (91,4 millions d'euros de pertes en juin dernier), est surveillé de près par le fair play financier et devrait connaître sa sanction en juin pour non respect de ses engagements.

Au club, on assure "ne pas avoir renoncé à nos ambitions sportives". Mais ce sera sans Zubi.

AFP/VNA/CVN

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