Le dialogue israélo-palestinien au menu d'une séance de travail entre la Ligue arabe et Mahmoud Abbas

La Ligue arabe et le président palestinien Mahmoud Abbas ont examiné le 29 juillet au Caire les conditions d'une reprise du dialogue direct israélo-palestinien, en faveur duquel Washington exerce une forte pression.

M. Abbas, arrivé le 28 juillet dans la capitale égyptienne, était entendu à huis clos par le Comité de la ligue chargé du suivi de l'initiative arabe de paix, réuni en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères.

La réunion, qui se poursuivait dans l'après-midi, devait selon des diplomates aboutir à un soutien aux conditions posées par M. Abbas pour un dialogue direct : garanties en vue d'un État palestinien basé sur les frontières de juin 1967 (avant la guerre des Six Jours) et arrêt de la colonisation juive.

"La question n'est pas la pression américaine, la question est de savoir ce qui est dans l'intérêt des Palestiniens", a déclaré en marge de la rencontre Hicham Youssef, un proche collaborateur du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. "L'intérêt des Palestiniens, de leur point de vue, est clair : ils veulent des progrès dans les pourparlers indirects et nous les soutenons", a-t-il poursuivi.

M. Abbas a réaffirmé ses exigences pour un retour au dialogue direct, interrompu depuis l'offensive d'Israël à Gaza fin 2008, lors d'une rencontre avec des responsables de la presse égyptienne le 28 juillet.

Le responsable palestinien, cité par l'agence officielle égyptienne Mena, a déclaré qu'il "n'entamerait pas de négociations directes tant que l'on n'aurait pas de perspectives sérieuses sur les frontières de 1967 et la fin de la colonisation". "Quand je recevrai des garanties (sur ces sujets) alors j'engagerai immédiatement des négociations", a-t-il poursuivi.

M. Abbas a assuré qu'il faisait face à "des pressions comme je n'en ai jamais connues avant dans ma vie, de la part de l'administration américaine, de l'Union européenne et du secrétaire général de l'ONU", et a ajouté qu'il était prêt à partir s'il voyait "que les choses ne se passent pas bien".

Les États-Unis et d'autres pays ont intensifié les pressions en faveur de négociation directes, au lieu des discussions indirectes conduites sans grand succès depuis début mai sous la houlette de Washington.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit prêt quant à lui à rencontrer M. Abbas et à tout mettre sur la table, mais refuse toute condition préalable et accuse les Palestiniens de traîner les pieds. Il a exclu la possibilité de prolonger le moratoire partiel de 10 mois sur la construction dans les colonies de Cisjordanie, qui arrive à échéance le 26 septembre.

Le président américain Barack Obama, avait dit le 6 juillet espérer que les négociations directes reprennent avant le 26 septembre. Les États-Unis "poussent sans relâche" à la reprise du dialogue de paix direct entre Israël et les Palestiniens, a également assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley.

Le président français Nicolas Sarkozy a de son côté appelé en début de semaine MM. Abbas et Netanyahu pour plaider en faveur d'une "reprise rapide des négociations directes, à la prorogation du moratoire sur la colonisation et à l'arrêt des mesures affectant les équilibres à Jérusalem".

AFP/VNA/CVN

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