Médecins au chevet d’un malade du COVID-19 à l’Hôpital de campagne No13 à Hô Chi Minh-Ville, lors de la 4e vague épidémique qui a commencé en avril 2021. |
Dans le combat acharné contre la pandémie de COVID-19 depuis deux ans, il y a eu "des moments" qui, aux dires du ministre de la Santé, Nguyên Thanh Long, lui ont causé des "insomnies pendant des nuits". Ce sont des jours consécutifs où le nombre de contaminations et de décès se multipliait rapidement… Mais grâce au consensus élevé et à la forte détermination de tous les Vietnamiens, et notamment aux efforts inlassables des professionnels de santé, la situation épidémique est maintenant sous contrôle dans l’ensemble du pays.
La couverture vaccinale dépasse les attentes
La campagne de vaccination contre le COVID-19 est devenue la plus grande du genre du pays. Ses résultats impressionnants ont contribué efficacement à réduire rapidement les contaminations, à ramener progressivement le pays à l’état dit de "nouvelle normalité". Le 10 juillet 2021, le Premier ministre Pham Minh Chinh a officiellement lancé cette campagne au niveau national, mobilisant une participation de nombreux établissements et agents de santé publics et privés.
Fin décembre 2021, le pays a atteint fondamentalement son objectif d’injecter les 1re et 2e doses pour les personnes âgées de 18 ans et plus. La dose de rappel pour cette tranche d’âge est en cours d’accélération pour l’achever au 1er trimestre 2022. En même temps, la vaccination des adolescents de 12 à 17 ans s’accélère. En particulier, le pays a réalisé une campagne printanière de vaccination accélérée pour la 2e dose chez les 12-17 ans du 29 janvier au 28 février 2022, et la 3e chez les Vietnamiens de 18 ans et plus avant la fin du 1er trimestre, tout en continuant les études sur la vaccination des enfants de 5 à 11 ans. De nombreux postes mobiles de vaccination et équipes médicales d’aide d’urgence ont été mis en place.
Contre le COVID-19, le Vietnam a mené la campagne de vaccination la plus grande de son histoire. |
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé les objectifs à atteindre en matière de vaccination anti-COVID-19 à l’échelle mondiale, soit 40% de vaccinés dans tous les pays fin 2021 et 70% au milieu de l’année 2022.
Le Vietnam, qui avait lancé ses premières injections le 8 mars 2021, a ainsi dépassé de loin les cibles de l’OMS. Ces résultats en ont fait l’un des six pays au monde en termes de couverture vaccinale. Pour l’étendre rapidement, "chaque lot de vaccin arrivé au pays a été remis rapidement et à temps aux localités au service de la vaccination conformément aux dispositions de la Résolution gouvernementale No21 sur l’achat et l’utilisation des vaccins anti-COVID", a souligné à plusieurs reprises le ministre de la Santé, Nguyên Thanh Long.
Une forte mobilisation de "blouses blanches"
L’année passée, la 4e vague épidémique a débuté le 27 avril et s’est propagée rapidement dans différentes contrées du pays. Des dizaines de milliers de "soldats" en blouse blanche ont été mobilisés dans les foyers épidémiques tels que Bac Giang, Bac Ninh, Hai Duong (Nord), Dà Nang (Centre), Hô Chi Minh-Ville, Binh Duong, Dông Nai, Long An (Sud)...
Pham Thê Thach, chef adjoint du Département de soins intensifs de l’hôpital Bach Mai, à Hanoï, est l’un d’eux. Pendant les mois où la pandémie connaissait un pic, il était présent dans différents hôpitaux de campagne implantés à Bac Giang, Hai Duong, Dà Nang, puis au Centre de soins intensifs des patients du COVID-19 de son hôpital basé dans la mégapole du Sud, devenant un des docteurs les plus "chevronnés" dans cette lutte.
Une délégation de "soldats" en blouse blanche mobilisés dans le "point chaud" de Bac Giang (Nord) lors de la 4e vague épidémique. |
Un autre exemple est le médecin Trân Thanh Linh, chef du Dépar-tement de réanimation d’urgence de l’hôpital Cho Rây, à Hô Chi Minh-Ville, qui est allé dans presque tous les "points chauds" épidémiques du Nord et du Sud. Nguyên Trung Câp, directeur adjoint de l’Hôpital central des maladies tropicales, en est aussi un bel exemple. Il a passé des mois consécutifs éloignés de sa famille pour travailler dans les foyers épidémiques les plus dangereux. Ces figures ne sont que trois des dizaines de milliers de "blouses blanches" engagés l’an passé dans le combat, consacrant santé, temps et expériences professionnelles dans le but de repousser la pandémie.
Se rappelant le jour du premier départ au Sud du groupe de médecins et d’infirmières en août 2021, le Dr. Trân Danh Cuong, directeur de l’Hôpital central d’obstétrique et de gynécologie, à Hanoï, a partagé : "Ce jour-là, j’ai pleuré car j’ai vraiment été touché par la volonté de dévouement et le sacrifice de mes collègues. Ils étaient tous déterminés à ne revenir qu’une fois le COVID maîtrisé".
"La mobilisation des forces de santé est un grand succès du Vietnam. Pendant plus de cinq mois de lutte contre la 4e vague épidémique (d’avril à août 2021), ont été enregistrés 25.000 départs de Professeurs, médecins et agents médicaux de nombreux établis-sements hospitaliers au niveau central, et de plusieurs localités du Nord, vers Hô Chi Minh-Ville et les provinces du Sud”, a précisé le ministre Nguyên Thanh Long, lors de la conférence en ligne sur la mise en œuvre des missions du secteur de la santé en 2022, tenue le 20 janvier.
"Lors de la 4e vague, il y a eu près de 3.000 agents de santé infectés par le virus durant leur mission et une dizaine d’entre eux sont décédés", a-t-il déploré. Parmi les inscriptions volon-taires figuraient même de jeunes couples qui n’ont pas hésité à laisser derrière eux leurs jeunes enfants, des médecins et infirmières retraités… Certains en mission n’ont même pas pu revenir à temps pour assister aux obsèques de leurs parents.
"Nous sommes fiers de la bravoure du personnel médical et des forces de première ligne, notamment les volontaires. Bien qu’ils connaissaient les risques, ils se sont mis en route", a vanté M. Long.
Prélèvement d’échantillons pour le test de dépistage du COVID-19. |
Photo : VNA/CVN |
Pour protéger la santé de la population
Revenu à un nouvel état de normalité, le pays contrôle globalement l’épidémie tout en se concentrant dans le rétablissement socio-économique. De nombreux agents de santé sont rentrés chez-eux après des mois éloignés de leur famille, mais il y a toujours un bon nombre d’entre-eux encore en mission dans différentes localités. D’après le ministre Nguyên Thanh Long, la pandémie ne pourrait pas être complètement contrôlée cette année. L’apparition de nouveaux variants pourrait rendre la situation plus compliquée et imprévisible, exigeant du secteur de poursuivre ses efforts inlassables.
Cette année, la tâche primordiale, immédiate et prioritaire est de continuer de se concentrer sur ce combat, de mener à bien le Programme de prévention et de contrôle du COVID-19 (2022-2023) pour protéger la santé de la population et contribuer à la relance socio-économique.
Comme l’a souligné Nguyên Thanh Long, "la lutte contre cette épidémie est toujours devant nous. On doit rester sur le qui-vive. Si l’on laisse le variant Omicron se propager, notre système de santé sera surchargé. L’accent actuel est toujours mis sur les activités de prévention et de lutte".
Linh Thao/CVN