>>Le Danemark se prépare aux conséquences d'un Brexit sans accord
>>Danemark: une explosion "volontaire" ravage le siège de l'administration fiscale
Débat télévisé entre l'ex-Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen (gauche) et le chef du Parti libéral Alex Vanopslagh sur l'entrée du Danemark dans la défense de l'UE. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le "oui" est grand favori parmi les 4,3 millions d'électeurs appelés aux urnes, ayant progressé à plus de 65% d'intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche 29 mai.
Mais la prudence reste de mise du fait de la forte abstention attendue, dans un pays habitué à dire "nej" (non) aux référendums sur l'Europe, le dernier en 2015.
"Je crois de tout mon cœur qu'il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l'Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins", a affirmé la Première Ministre Mette Frederiksen lors d'un dernier débat télévisé de la campagne dimanche soir 29 mai.
État membre depuis 1972, le Danemark avait rejeté à 50,7% l'euroscepticisme en 1992.
Pour lever le blocage - qui menaçait l'entrée en vigueur du traité fondateur dans toute l'Union européenne -, Copenhague avait obtenu une série d'exceptions, baptisées "opt outs" (options de retrait) dans le jargon européen, et le pays avait finalement dit oui dans un nouveau scrutin l'année suivante.
Depuis, le Danemark est resté hors de l'euro - rejeté par un référendum en 2000 - mais aussi de la politique européenne en matière d'affaires intérieures et de justice - à nouveau rejetée par référendum en 2015 - ainsi que de défense.
En vertu de cette dernière exception, le pays scandinave - membre fondateur de l'OTAN - n'a ainsi pu participer à aucune mission militaire de l'UE.
Jadis marginale, la politique de défense des 27 a pris de l'ampleur ces dernières années, même si des idées d'armée européenne font encore figure de repoussoir pour de nombreuses capitales.
OTAN et UE
Deux semaines après les tensions de l'Ukraine, la Première ministre danoise avait annoncé un accord avec la plupart des partis du Parlement pour soumettre la fin de l'exception à un référendum, ainsi que d'importants investissements militaires pour franchir la barre des 2% du PIB souhaités par l'OTAN.
Onze partis sur 14 ont appelé à voter oui, représentant plus des trois quarts des sièges au Parlement.
Les deux formations d'extrême droite eurosceptique du Parti du peuple danois (DF) et des Nouveaux conservateurs, ainsi que la formation de gauche radicale de la Liste de l'Unité, militent eux pour le non.
Avec la candidature historique de la Suède et de la Finlande à l'alliance atlantique et le référendum danois, les trois pays nordiques pourraient prochainement cumuler politique européenne de défense et participation à l'Otan.
Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 à 20h00 heure locale (de 06h00 à 18h00 GMT). Les résultats sont attendus en fin de soirée mercredi 1er juin, vers 23h00 locales (21h00 GMT).
Territoires autonomes du Danemark, ni le Groenland - qui est déjà hors de l'UE - ni les îles Féroé ne sont concernés par le scrutin.