La Colombie aux urnes pour un nouveau président

La Colombie vote dimanche 29 mai pour choisir un nouveau président, avec en leitmotiv le changement auquel aspire la grande majorité des Colombiens, et en favori un opposant, Gustavo Petro, qui pourrait devenir le premier président de gauche de l'histoire récente du pays.

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Gustavo Petro (centre), candidat présidentiel de gauche de la coalition Pacto Historico.

Près de 39 millions d'électeurs sont attendus dans 12.000 bureaux de vote, où ils auront le choix entre six candidats, pour désigner un remplaçant à l'impopulaire président conservateur sortant Ivan Duque, qui ne peut pas se représenter. Le scrutin se déroule dans un climat de vives tensions politiques, après quatre années sans grande réforme de fond marquées par la pandémie, une forte récession, des manifestations massives dans les villes...

"Deux options"

En tête des sondages, le sénateur de gauche Gustavo Petro, économiste et ancien maire de Bogota, a su capitaliser sur la soif de "changement" dont il a fait son emblème. "Au final il y a deux options", a jugé M. Petro au cours d'un ultime débat vendredi 27 mai. "Soit nous restons sur ce que nous avons : la corruption, la violence et la faim. Soit nous changeons pour aller vers la paix, le progrès productif, et une démocratie avec de la transparence", a-t-il promis, appelant ses concitoyens à s'unir "pour la vie", autre slogan phare de sa campagne.

C'est la troisième fois que M. Petro, 62 ans, participe à une présidentielle, et pour nombre de militants de sa coalition de gauche du "Pacte historique" -arrivée en tête des législatives de mars dernier -, c'est "maintenant ou jamais".Petro se présente avec comme colistière pour la vice-présidence une Afro-colombienne, Francia Marquez, charismatique activiste au discours féministe et antiraciste, qui s'est déjà imposée comme l'un des phénomènes marquants de cette présidentielle. En face, le candidat conservateur Federico Gutierrez, ancien maire de Medellin, se veut le défenseur des Colombiens "ordinaires", auxquels il promet "ordre et sécurité".Du discours classique dénonçant l'épouvantail "communiste", "Fico", pour ses partisans, a lui aussi adopté ces derniers jours l'antienne du changement, se disant le candidat du "bon sens". "Ce que je veux, c'est unir la Colombie parce qu'elle a besoin d'un changement. Mais ce changement doit être sûr, pour nous amener à bon port sans mettre en danger (...) le pays", a affirmé "Fico" au débat de vendredi 27 mai.Tout au long de sa campagne, il a pris soin de se démarquer du président sortant et de la vieille droite colombienne, incarnée par le Centre démocratique, parti au pouvoir, aujourd'hui en plein désarroi. "Fico" est sérieusement talonné dans les sondages par le candidat indépendant Rodolfo Hernandez, entrepreneur de 77 ans au discours populiste vilipendant la corruption.Un second tour est prévu le 19 juin au cas où, très vraisemblable selon la presse, Petro ne passerait pas la majorité des 50%.

AFP/VNA/CVN

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