Le cyclo, une passion ou un désamour urbain ?

Un projet de texte prévoyant de remplacer le cyclo par le tramway à Hanoi a donné matière à réflexion aux tour-opérateurs locaux. Ce moyen de transport est en effet plébiscité par les touristes qui adorent découvrir l'ancien quartier au rythme lent de ces trois-roues.

Lê Quang Dao, directeur adjoint de la Compagnie de tourisme Tâm nhin Viêt, a souligné que l'interdiction des cyclos pénaliserait à la fois les voyagistes mais aussi les touristes. Parce que "la visite de l'ancien quartier en cyclo est pour beaucoup d'étrangers un des moments forts de leur passage au Vietnam".

Même si Hanoi a lancé un service de visite de l'ancien quartier en mini-bus électrique, le cyclo reste le moyen de locomotion préféré des touristes. Ils peuvent humer l'atmosphère de la ville, prendre des photos ou filmer la vie bouil-lonnante de la capitale... À part Hanoi, d'autres villes du pays comme Huê, Hôi An, Nha Trang ou Hô Chi Minh-Ville organisent aussi des circuits en cyclo.

Selon le représentant de ce voyagiste, "le cyclo est un produit touristique typique de Hanoi au même titre que le tuk-tuk à Bangkok ou au Cambodge. Au lieu de l'interdire, il vaudrait mieux réfléchir à des mesures pour une meilleur gestion de ce type de véhicule".

Un simple calcul : s'il n'y avait aucun cyclo, alors environ 3.000 touristes seraient obligés de marcher dans l'ancien quartier chaque jour ; la circulation serait encore plus perturbée et les touristes se lamenteraient. "Hanoi est un peu limitée en terme de services touristiques. S'il n'y a plus de cyclo, les tours seront moins attractifs", a estimé Lê Quang Dao.

Il y a plus de dix ans, le cyclo était un moyen de transport essentiel à Hanoi, qui en comptait plus de 60.000. Mais une interdiction a été appliquée. Ensuite, la ville a décidé d'autoriser les cyclos dans l'ancien quartier au service des touristes ou lors des cérémonies de fiançailles des habitants locaux. "L'argument d'interdir les cyclos sous prétexte qu'ils gênent la circulation est guère convaincant. En effet, même si l'on rencontre parfois une longue file de cyclos qui dérange un peu, c'est limité à l'ancien quartier. Et en ce qui concerne les embouteillages, les vrais fautifs sont plutôt les voitures et les motos !", a noté Nguyên Thanh Quang, un habitant domicilié rue Dôi Cân.

La société Sans Souci se fait du mouron

Dô Anh Thu, directeur de la société Sans Souci, a informé que son agence respecte totalement le règlement d'interdiction des cyclos de 16h00 à 19h00 depuis le 17 mai pour limiter les embouteillages dans l'ancien quartier. "Ce projet d'interdiction totale des cyclos nous inquiète", a-t-il fait savoir.

À présent, à côté des 264 cyclos immatriculés, de quatre compagnies (Compagnie du commerce et du tourisme Van Hoa, Compagnie par actions Huy Phong, Compagnie par actions du commerce et du tourisme Lâm Anh et SARL Sans Souci ), Hanoi compte un millier d'autres cyclos fonctionnant sans licence. "Nous insistons toujours auprès de nos conducteurs de cyclos sur le fait qu'ils doivent absolument respecter le Code de la route. Il en va de la pérennité de leur travail ", a conclu Dô Anh Thu.

Dans une certaine mesure, le cyclo constitue un des traits culturels de la capitale, au même titre que le pho ou les buvettes de trottoir... Ils font tout simplement partie du folklore local. Si on les interdisait, la capitale perdrait un de ses charmes ; et que dire des centaines de travailleurs qui perdraient irrémédiablement leur gagne-pain.

Thu Trang/CVN

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