>>La France étend les couvre-feux à 18h00, malgré l'opposition d'élus locaux
>>Elizabeth II vaccinée, le pape s'y prépare, la pandémie s'étend
Des infirmières préparent des vaccins, dans un centre de vaccination à Sarcelles près de Paris, le 10 janvier. |
Le Cher, l'Allier, la Côte-d'Or, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, ainsi que le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône ont rejoint les 15 départements déjà mis sous cloche dès 18 heures.
"On n'a pas le choix, on s'adapte", relativise Michaël Demuynck, avant de fermer son épicerie fine à Strasbourg.
"Normalement, de 18h00 à 20h00, je fais encore un cinquième de ma journée en chiffre d'affaires", explique le commerçant pour qui ce couvre-feu avancé est "une mauvaise nouvelle économique".
Au total, 23 départements sont soumis à cette mesure, vilipendée par les élus locaux mais défendue par le gouvernement, qui tente d'éviter une "course folle" de l'épidémie sur le territoire.
Le Var et la Drôme, devraient faire de même mardi 12 janvier. La Haute-Savoie et l'Yonne, qui ont aussi des indicateurs préoccupants, ont en revanche maintenu le couvre-feu à 20h00, comme dans le reste de la France.
Contagieux
Dans la deuxième ville du pays, Marseille, la découverte de sept nouveaux cas liés au variant britannique du coronavirus, réputé plus contagieux, est "inquiétante", a affirmé dimanche 10 janvier le maire de la ville, Benoît Payan.
"Désormais chaque minute compte pour endiguer la propagation de la souche anglaise. (...) Il nous faut réagir immédiatement, nous souhaitons que l'on sorte des schémas habituels de la crise et tout faire pour tracer, tester et isoler en urgence tous les porteurs potentiels de la souche britannique", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
La mutation a été identifiée au sein d'une famille française de cinq personnes, résidant au Royaume-Uni et venue à Marseille pour les fêtes, après un test le 31 décembre.
Dans la matinée, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a réaffirmé sur Europe 1 "mettre tout en œuvre pour empêcher la diffusion de ce variant".
Interrogé sur l'hypothèse d'un reconfinement, M. Véran a estimé que des "mesures supplémentaires" seront imposées s'il y a flambée de l'épidémie. "Ce qui n'est pas le cas à l'heure" actuelle, a-t-il précisé.
Le ministre n'envisage pas non plus "à ce stade" de fermer les écoles, en prolongeant, par exemple, les vacances de février. Un report des premières épreuves du bac, en mars, a également été rejeté pour l'heure, a assuré le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Rues désertes à Strasbourg, sous couvre-feu après 18h00, le 10 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les indicateurs de l'épidémie demeurent, eux, élevés. Dimanche 10 janvier, le nombre de cas confirmés de COVID-19 a été de 15.944. Le taux de positivité, qui mesure le pourcentage de personnes positives au COVID-19, poursuit son augmentation à 6,5% contre 6,3% samedi 9 janvier. Il était encore à 5,2% il y a une semaine.
Du côté des hôpitaux, le nombre de malades hospitalisés ne faiblit pas. Il s'élève au total à 24.526, avec 729 nouvelles hospitalisations en une journée.
Par ailleurs, 171 personnes sont décédées du COVID-19, portant le bilan total de l'épidémie à 67.750 morts en France.
Dépistage massif
En attendant, une vaste campagne de tests débutera lundi 11 janvier à Roubaix, dans le Nord, avec le variant en ligne de mire.
Une enquête nationale a également été lancée pour faire une "première cartographie" de ce variant, en se fondant sur tous les tests positifs de jeudi 7 janvier et vendredi 8 janvier.
Les premiers résultats devraient être connus cette semaine, ainsi que les éventuelles retombées des fêtes de fin d'année sur le nombre de contaminations.
Sur le front des vaccins, après de vives critiques sur la lenteur au démarrage de la campagne, le pays devrait "dépasser les 100.000" vaccinés ce week-end, a souligné le ministre, se disant serein face aux "fausses polémiques".
Plus de 50.000 doses du vaccin Moderna contre le COVID-19, qui vient d'être autorisé en Europe, seront en outre livrées lundi 11 janvier pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine, a annoncé dimanche 10 janvier le ministère de la Santé.
"+Quand pourrons-nous revivre normalement?+: cette question revient lors de mes déplacements, et ici-même. Je ne peux évidemment pas vous donner de date", a affirmé le Premier ministre Jean Castex. "Mais je suis convaincu d'une chose : c'est la vaccination qui nous permettra d'y parvenir. C'est notre priorité numéro un !", a-t-il ajouté dans une vidéo mise en ligne sur Twitter.
AFP/VNA/CVN