* Pourriez-vous nous faire part des objectifs du ministère des Finances pour le nouveau mandat ?
Ce mandat s'annonce d'ores et déjà difficile dans la mesure où l'économie mondiale et dans le pays est instable, et s'accompagne d'une forte inflation. Les prix des carburants et des vivres ont tendance à augmenter. D'autres entraves se dressent devant la croissance économique mondiale : crise de la dette publique en Europe, difficultés dans la reconstruction après les calamités naturelles au Japon et récession de l'économie chinoise... Dans les temps à venir, le ministère des Finances se concentrera dans la mobilisation de toutes les ressources de la société pour le développement socio-économique, pour la sécurité et la défense et l'assurance du bien-être social. Dans les cinq et dix ans à venir, le pays aura besoin de fonds colossaux. L'utilisation efficace de ces fonds exige des efforts énormes de la part du ministère des Finances au service du développement socio-économique. Les politiques financières doivent être liées étroitement aux politiques monétaires pour mener à bien cette mission.
* Quelles sont les priorités du ministère des Finances ?
Au cours de ce nouveau mandant, le ministère des Finances se concentrera dans le renouvellement et la valorisation du rôle des entreprises étatiques, les groupes et les compagnies générales d'État. La priorité est également accordée au contrôle de la dette publique par l'amélioration de l'efficacité des dépenses publiques et la baisse des dépenses excédentaires. Il est important de manager la dette nationale, les dettes du gouvernement et les dettes étrangères de sorte qu'elles restent dans la limite tolérée. Il faut en effet se prémunir de tous les signes négatifs concernant la venue éventuelle d'une crise de la dette publique.
Pour l'instant, le ministère des Finances va coopérer avec la Banque d'État et les autres ministères et services pour appliquer la résolution 11 du gouvernement sur le contrôle de l'inflation au niveau de 17%, sur la stabilisation de l'économie et l'assurance du bien-être social. Les efforts sont aussi conjugués pour édifier un cadre afin d'équilibrer le budget de l'État de 2012.
* Quelle est votre première tâche en qualité de ministre des Finances ?
Le premier devoir est de réviser la réalisation de la résolution 11 du gouvernement. Ainsi, le premier service mis en action est le Département de gestion des prix, relevant du ministère des Finances. La gestion des prix est actuellement une mission très importante. Le ministère des Finances soutient l'application du mécanisme de marché pour les prix, déjà valable depuis 2009, mais il faut aussi compter sur les mesures d'assistance aux déshérités et l'assurance du bien-être social. Le ministère des Finances va faire un inventaire précis des prix des carburants, de l'électricité, des médicaments, des vivres...
* Le prix des carburants et de l'électricité demeure un véritable fardeau pour la population. Le ministère des Finances peut-il prendre des mesures pour alléger cette pression ?
Concernant le prix des carburants et de l'électricité, le gouvernement préconise le management en direction du mécanisme de marché. Ce management est appelé à répondre à l'objectif de contrôler l'inflation. La transparence des prix est importante. Pour le groupe d'Électricité du Vietnam (EVN), selon l'Audit d'État, les pertes sont considérablement en baisse. En réalité, l'approvisionnement en électricité a été stable pour la période allant d'avril à juillet. Le ministère des Finances travaillera avec l'Audit d'État et les autres services compétents pour établir un rapport clair sur la production et la commercialisation de l'essence et du gazole. À présent, l'Audit d'État mène des contrôles sur le Fonds de stabilisation du prix des carburants. Le résultat sera présenté dans un mois.
* À propos des dépenses publiques, quels secteurs le resserrement concerne-t-il ?
Cela fait longtemps que le pays s'attelle à limiter les dépenses publiques. Le rapport du gouvernement cite 86.000 milliards de dôngs économisés, outre une baisse de 10% des dépenses régulières des ministères et des services.
Thê Linh/CVN