D'ici à la fin de l'année, la BEV limitera au maximum les interventions administratives, mais élargira l'application des outils de marché. Le management du marché monétaire passera d'une gestion resserrée à une surveillance étroite, a notifié le gouverneur Nguyên Van Binh. En outre, maintenir la stabilité du taux de change entre le dollar américain et le dông est une priorité de la BEV. Vers fin juillet, la croissance des crédits a atteint 7,57% par rapport à la fin de 2010. Au premier semestre, le PIB a affiché une croissance de 5,57% tandis que la croissance des crédits est freinée à 7,57%. À noter que, pendant les années précédentes, pour atteindre une croissance du PIB de 7%, la croissance des crédits avait été estimée à 20%. Sur le premier semestre de l'année, on voit donc une nette amélioration de l'utilisation des fonds, a estimé le gouverneur Nguyên Van Binh.
En juillet, la valeur totale des épargnes et le solde total des prêts dans toutes les institutions de crédits ont connu un recul, a rapporté la BEV. Les épargnes ont baissé de 0,25% par rapport au mois précédent. Les dépôts en dông ont augmenté de 0,51% tandis que ceux en devises ont baissé de 3,29%. En juillet, les crédits fournis à l'économie ont reculé de 0,19% par rapport à juin. Les crédits en dông ont baissé de 0,88%, mais les crédits en devises ont augmenté de 1,96%.
Parlant de cette tendance, les dirigeants de l'Eximbank ont fait remarquer que la BEV avait acheté un grand volume de dollars en réserves et fourni sur le marché un grand volume de dông. En outre, les banques ont mobilisé suffisamment de capitaux, permettant de résoudre en partie leur problème de solvabilité. Selon Lê Duc Tho, vice-directeur de la Vietinbank, la diminution des crédits pour l'immobilier et l'investissement en bourse contribuera à baisser les taux d'intérêt annuels des dépôts en dông. Cependant, selon les estimations de certaines banques commerciales, les taux d'intérêt des dépôts en dông ne pourront pas se réduire fortement car les banques doivent maintenir leur solvabilité tandis que l'inflation est particulièrement forte, prévue à plus de 17% cette année.
Restructurer le système bancaire commercial est un "besoin urgent, a affirmé le nouveau président du Comité national de supervision des finances, Vu Viêt Ngoan. Les conditions sont presque réunies pour mettre en oeuvre des mesures de fond, vigoureuses".
L'heure de restructurer le système bancaire
Face à la crise financière mondiale, le système financier du Vietnam est jugé faible. "Dans le contexte où beaucoup de pays du monde procèdent à une restructuration de leur système financier pour rehausser sa capacité et prévenir les risques, si le Vietnam n'accélère pas le rythme de la sienne, il sera distancé", a prévenu le président du Comité national de supervision des finances. Le processus de restructuration du système bancaire, selon Vu Viêt Ngoan, "vise à rehausser l'indépendance de la Banque d'État et aussi à supprimer les banques dotées de capacités financière et gestionnaire insuffisantes". Cependant, il faut édifier un plan à long terme et déterminer des délais précis pour atteindre les critères fixés. Selon Huynh Thê Du, enseignant du Programme d'éducation économique Fullbright, et Vo Tri Thành, vice-président de l'Institut national de recherche sur la gestion économique, "le Vietnam compte trop de petites banques aux capacités réduites, qui aggravent les risques de faible solvabilité, de taux élevé de créances douteuses..". Celles-ci peuvent créer une instabilité économique préjudiciable au pays.
Selon la BEV, en juin dernier, le taux de créances douteuses du système bancaire national s'élevait à 2,72% du solde total contre 2,17% fin 2010.
Thuy Tiên/CVN