>>États-Unis : les républicains proposent un compromis pour éviter un défaut de paiement
>>Biden hausse le ton : bloquer ses réformes, c'est être "complice" du "déclin" américain
Le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, le 4 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Affirmant vouloir "protéger les Américains" d'une crise "provoquée par les démocrates", le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell avait offert mercredi 6 octobre à ses adversaires de les laisser finalement, après plusieurs blocages, voter au plus vite pour relever le plafond de la dette, mais seulement jusqu'en décembre.
Il a exhorté les démocrates, dont la marge de manœuvre législative est entravée par leur très mince majorité, à profiter de ce répit pour trouver, seuls, une solution plus pérenne.
Mais celle-ci passerait, selon l'offre de Mitch McConnell, par une voie législative compliquée que le camp du président Joe Biden refuse jusqu'ici d'emprunter pour la dette.
"Nous avançons bien. Nous n'y sommes pas encore mais nous espérons pouvoir parvenir à un accord demain matin", a déclaré Chuck Schumer dans l'hémicycle, après environ dix heures de discussions en coulisses.
La séance a été ajournée jusqu'à 10h00 jeudi 7 octobre (14h00 GMT).
Biden fragilisé
Les républicains refusent absolument d'approuver toute mesure pour relever ou suspendre le plafond de la dette car ils affirment que cela reviendrait à donner un chèque en blanc à Joe Biden pour financer ses vastes plans d'investissements.
Ces plans n'ont toutefois pas encore été adoptés par le Congrès. Et relever le plafond de la dette sert à rembourser des sommes déjà empruntées, dont des milliers de milliards d'USD dépensés sous la présidence de Donald Trump.
La Maison Blanche avait réagi tièdement mercredi 6 octobre à la proposition des républicains, sa porte-parole Jen Psaki les appelant à "ne pas repousser les problèmes" alors qu'une solution de long terme pourrait être trouvée dès maintenant.
Mais Wall Street avait terminé en hausse mercredi 6 octobre, déjà satisfaite de cette esquisse de solution.
Le Trésor américain avait fixé au 18 octobre la date à partir de laquelle la première économie mondiale pourrait se retrouver en cessation de paiement, si son Congrès ne parvenait pas à "augmenter le plafond de la dette". En clair : à augmenter la capacité d'endettement du pays.
Ce montant maximum d'endettement des États-Unis, géré par le Congrès, est fixé à un peu plus de 28.000 milliards d'USD.
La pression est montée très nettement cette semaine sur les républicains, venue notamment de Joe Biden.
Le président américain, fragilisé par le retrait chaotique d'Afghanistan, et qui peine par ailleurs à faire passer ses grandes réformes économiques et sociales, ne veut pas en plus d'un cataclysme financier.
Il avait convié mercredi 6 octobre à la Maison Blanche, physiquement ou par visioconférence, de grands noms de Wall Street pour mettre en garde contre les conséquences d'un défaut de paiement, qui serait une première dans l'histoire américaine.
"Roulette russe"
"Nous jouons avec le feu", s'était alarmée la patronne de la banque Citi, Jane Fraser.
Joe Biden s'en est lui pris une nouvelle fois aux républicains, leur demandant de "cesser de jouer à la roulette russe" avec l'économie américaine et avec la réputation financière de l'Amérique.
La date du 18 octobre n'est pas rigide, mais la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a indiqué mercredi 6 octobre que faute de solution législative, le pays disposerait seulement de "très peu de liquidités" après ce jour.
Le gouvernement se verrait donc obligé de sabrer dans ses dépenses, et donc potentiellement dans les salaires de fonctionnaires ou les prestations sociales de certaines catégories de la population.
Les États-Unis, qui comme toutes les grandes économies ou presque vivent à crédit depuis des décennies pour ce qui concerne la dépense publique, ont déjà relevé à de multiples reprises ce fameux "plafond".
Mais les républicains avaient commencé pendant la présidence Obama à faire de cette manoeuvre législative de routine un instrument de pression politique.
AFP/VNA/CVN