France
Le chantier de consolidation de Notre-Dame de Paris a repris

Une cinquantaine d'ouvriers ont repris lundi 19 août les travaux de sécurisation de Notre-Dame de Paris qui étaient interrompus depuis le 25 juillet en raison des risques de contamination au plomb.

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La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, (centre) et le préfet d'Île-de-France Michel Cadot (gauche) visitent le chantier de Notre-Dame le 19 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Les travaux ont repris à 08h00 ce lundi 19 août avec une cinquantaine d'ouvriers maximum", a indiqué le ministère de la Culture. Le préfet de la région Île-de-France, préfet de Paris, Michel Cadot, a donné son feu vert à leur reprise après une visite sur le chantier. "À l'occasion de ma visite sur le chantier, j'ai pu me rendre compte que les différentes recommandations de l'inspection du travail ont bien été appliquées. J'ai donc autorisé la reprise du chantier de la cathédrale Notre-Dame. Les nouveaux moyens de décontamination installés permettent la montée en charge du chantier tout en assurant la santé des travailleurs", a affirmé le préfet à l'issue de sa visite.

M. Cadot y est retourné lundi après-midi 19 août pour accompagner la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui souhaitait voir si les conditions de sécurité des travailleurs étaient assurées. "Les conditions sont bien mises en place. Maintenant, nous avons des bases solides sur la sécurité", a-t-elle déclaré à l'issue d'une courte visite sur la partie extérieure de la cathédrale, en combinaison de protection et après une douche de décontamination.

Des dispositifs drastiques (pédiluves, douches, tenues jetables, stricts protocoles d'entrée et de sortie du site...) ont été mis en place. "Les tourniquets (pour entrer et sortir du chantier à l'aide de badges) seront installés dans la semaine", a précisé le ministère de la Culture. L'accès au chantier s'effectue par une entrée unique. Les personnes y pénétrant doivent passer par une unité de décontamination, se déshabiller entièrement et se rhabiller avec des vêtements jetables et non plus porter une simple combinaison étanche comme c'était le cas avant le 25 juillet.

Ces nouvelles mesures doivent garantir la sécurité du personnel et empêcher la dispersion de poussières de plomb hors du chantier, hermétiquement bouclé. Les travaux de consolidation consistent à placer des cintres sous les arcs-boutants, installer des plafonds provisoires au-dessous et au-dessus de la voûte (pour pouvoir la contrôler et en dégager les gravats), démonter l'échafaudage édifié autour de la flèche qui a été soudé par le feu. Tout cela en évitant toute chute de pierres ou tout déséquilibre qui abimerait la structure gothique. A l'issue de la phase complexe et longue de consolidation, les premiers travaux de restauration ne débuteront pas avant le premier semestre 2020.

Risque d'effondrement

Il reste à définir la nature des travaux de restauration, les matériaux, les sociétés retenues, la reconstruction ou non de la flèche à l'identique et le concours d'architectes qui doit le déterminer, la construction d'une cathédrale éphémère sur le parvis pour les fidèles et les touristes, etc.

Des ouvriers sur le chantier de consolidation de Notre-Dame le 19 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

Mercredi 14 août, le ministère de la Culture avait jugé d'une "impérieuse nécessité" la réouverture du chantier en mettant en avant un risque potentiel d'effondrement de l'édifice. "L'édifice fait toujours l'objet d'un arrêté de péril du préfet de police, en date du 17 avril, et de nouvelles chutes de pierre des voûtes de la nef se sont très récemment produites suite à l'épisode de canicule", a indiqué le ministère.

Le chantier avait été interrompu le 25 juillet sur prescription de l'inspection du travail en raison des risques de contamination au plomb. L'incendie qui a partiellement ravagé Notre-Dame le 15 avril a fait fondre plusieurs centaines de tonnes de plomb, dont une partie s'est évaporée en particules dans l'atmosphère et les sols. Depuis le sinistre, des taux de concentration importants de plomb, auxquels les enfants sont particulièrement exposés, ont été relevés aux alentours de l'édifice. Une décontamination des sols autour de la cathédrale a été lancée le 13 août.

Le parquet de Paris a été saisi fin juillet par l'association Robin des Bois d'une plainte contre X pour "mise en danger délibérée d'autrui et non-assistance à personne en danger". L'association reproche aux autorités administratives de ne pas avoir organisé le confinement des riverains et des travailleurs, ainsi qu'un manque d'information sur les retombées toxiques.


AFP/VNA/CVN

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