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Un hélicoptère bombardier d'eau largue sa charge d'eau sur un incendie sur l'île espagnole de Grande Canarie, le 19 août. |
Le président des Canaries, Angel Victor Torres, l'a qualifié de "drame environnemental" car il touche des espaces naturels protégés de l'île située dans l'Atlantique, au large du Maroc. "Il s'agit d'un grand incendie de forêt, extrêmement sérieux, qui est arrivé avec une vague de chaleur" et n'est toujours pas contrôlé, a dit vers 23h30 (locales, 21h00 GMT) M. Torres, lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision.
Le périmètre de ce feu de forêt, qui s'était déclaré samedi 17 août dans le centre montagneux de l'île située au large du Maroc, "augmente" et "on estime que 10.000 hectares sont affectés", ont déploré les services d'urgence régionaux sur leur compte Twitter. Plus de 9.000 personnes ont déjà été évacuées de leur logement, mais aucun blessé n'a été déploré.
"Nous allons vaincre cet incendie et ce que nous voulons, c'est que quand il s'achèvera, nous n'ayons pas à déplorer des victimes", a dit M. Torres. "Il s'agit probablement de l'incendie le plus important que nous ayons eu en Espagne depuis le début de l'année", a commenté à son côté le ministre de l'Agriculture, Luis Planas. Un millier de pompiers et agents ont été mobilisés sur le terrain lundi 19 août, ainsi que 14 moyens aériens. Les avions ont déversé tout au long de la journée "un million de litres d'eau", selon les services d'urgence.
Deux autres hélicoptères bombardiers d'eau doivent arriver sur place mardi 20 août, a confirmé le ministre de l'Agriculture. Les températures élevées, le vent et les pluies de cendres pouvant causer de nouveaux départs de feu rendent cet incendie particulièrement difficile à combattre. Son front principal se trouve dans le parc naturel de Tamadaba, une forêt de pins parmi les territoires les plus sauvages de Grande Canarie.
"C'est le principal poumon vert de l'île, (...) le joyau environnemental de Grande Canarie", a également estimé Lourdes Hernandez, une spécialiste des incendies de forêt de l'organisation de protection de l'environnement WWF. "Ce n'est pas un incendie comme il y en avait ces dernières années", souligne-t-elle, mettant en exergue "la virulence du feu, la vitesse à laquelle les flammes se propagent et l'intensité des fronts".
Tourisme pas affecté
L'intérieur de Grande Canarie, aux paysages et micro-climats très divers, est prisé des randonneurs, bien que le gros des touristes fréquente plutôt les plages de l'île, la deuxième plus fréquentée de l'archipel des Canaries.
Localisation des feux actifs les 18 et 19 août sur l'île de Grande Canarie. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les Canaries ont accueilli l'an dernier 13,7 millions de touristes, en particulier britanniques et allemands, et le tourisme représentait en 2017 35% du PIB et 40% des emplois de l'archipel, selon l'organisation patronale Exceltur. Le gouvernement régional a d'ailleurs tenu à souligner dans un communiqué que le tourisme n'était pas affecté par l'incendie car "aucun complexe touristique n'en ressent les effets". Reste que les incendies de cette ampleur vont se multiplier, conséquence du réchauffement climatique, a rappelé M. Planas.
La semaine dernière, une vague d'incendies a touché la Grèce, obligeant d'autres pays dont l'Espagne à envoyer des renforts pour les combattre. Fin juillet, c'est le Portugal qui a vu ses forêts brûler. Cet incendie est le troisième en dix jours à avoir touché l'île de Grande Canarie. Les pompiers n'étaient pas parvenus à éteindre complètement le plus important des deux, qui a parcouru 1.500 hectares, lorsque le nouvel incendie s'est déclaré.
AFP/VNA/CVN