>>Paris-Nice: Groenewegen vainqueur d'une folle étape
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Logo du Tour de France 2019 sur un maillot, le 30 mai. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Avant le Grand Départ, c'est un alignement des planètes", se réjouit le directeur du Tour Christian Prudhomme en cette année du centenaire du maillot jaune. "Nous partirons de la ville d'Eddy Merckx, qui a gagné son premier Tour voici 50 ans et a porté le maillot jaune 111 fois".
L'alignement des planètes, c'est aussi, pour la première fois depuis longtemps, une approche consacrée au sport, sans problème prioritaire de sécurité ni affaire majeure de dopage. Une période agitée seulement par le forfait de deux coureurs présents sur le podium 2018, le Néerlandais Tom Dumoulin (2e) et le Britannique Chris Froome (3e), le quadruple vainqueur du Tour grièvement blessé en juin à l'entraînement, en marge du Dauphiné.
Il reste le tenant du titre, le Gallois Geraint Thomas, sans résultat vraiment probant en 2019. Une chute au récent Tour de Suisse a contrarié de surcroît sa préparation. Mais Thomas (33 ans), s'il ne présente pas les mêmes garanties que l'année passée, court pour l'équipe la plus forte du peloton, Ineos, ultra dominatrice ces dernières années lorsqu'elle affichait les couleurs de Sky.
En haute altitude
"La course est ouverte, sans grand favori, mais l'équipe Ineos est capable de contrôler la course", estime Alberto Contador, vainqueur voici dix ans et désormais retraité. Avant d'évoquer l'hypothèse d'un "changement de génération", à confirmer au long des 3.480 kilomètres.
Le Colombien Egan Bernal vainqueur de Paris-Nice, à Nice, le 17 mars. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Habituée à verrouiller le Tour, au risque de provoquer l'ennui, la formation britannique annonce cette fois deux leaders au départ. C'est affirmer d'ores et déjà une grande confiance à Bernal, le tout jeune Colombien (22 ans) qui dispute seulement sa deuxième saison dans l'élite.
Quinzième l'an passé après s'être dévoué à la cause de Froome, le grimpeur prodige a gagné en 2019 deux courses d'une semaine, Paris-Nice et le Tour de Suisse. Il a surtout laissé entrevoir un potentiel exceptionnel qui pourrait l'amener à devenir le premier Colombien vainqueur du Tour de France et, en cas de succès le 28 juillet à Paris, son plus jeune lauréat de l'après-guerre.
Le profil montagneux du Tour l'avantage. Et plus encore, les passages répétés au-delà de 2000 mètres. Sept cols et surtout trois arrivées au sommet (Tourmalet, Tignes, Val Thorens) se situent au-delà de cette barrière, seuil de la haute altitude en cyclisme. Avec une trilogie alpestre qui se conclut à la veille de l'arrivée sur les Champs-Elysées.
Les talents français à maturité
Au départ de Bruxelles, la course promet des rebondissements. "On pourrait avoir trois maillots jaunes différents en trois jours", souligne Christian Prudhomme. Pour peu que les puncheurs, le Français Julian Alaphilippe, attendu dès le troisième jour à Epernay, le débutant belge Wout Van Aert ou le Slovaque Peter Sagan, candidat à un septième maillot vert qui serait le record du genre, troublent le jeu des sprinteurs (Groenewegen, Ewan, Viviani, Kristoff).
Mais c'est en montagne, et à un degré moindre lors de l'unique contre-la-montre individuel de Pau, le jour anniversaire du centenaire du maillot jaune (19 juillet), que la course doit se jouer. Bernal et Thomas le savent. Les autres prétendants au podium aussi, qu'ils viennent du Danemark (Fuglsang), d'Italie (Nibali), de Colombie (Quintana, Uran), des Pays-Bas (Kruijswijk), d'Espagne (Landa), de Grande-Bretagne (A. Yates), d'Australie (Porte), et, évidemment, de France.
Thibaut Pinot et Romain Bardet, les deux premières chances françaises, ont certes des points faibles. Mais se focaliser sur ces signes de vulnérabilité reviendrait à oublier que ces deux talents naturels, parvenus à maturité (29 et 28 ans), sont déjà montés sur le podium. Cette année encore, ils incarnent les espérances françaises dans le Tour.