Cyclisme-France: Benjamin Thomas assomme un chrono assommant

Il a maîtrisé les conditions brûlantes comme un maître: à 23 ans, Benjamin Thomas est devenu pour la première fois champion de France du contre-la-montre, jeudi 27 juin près de Nantes, dominant un parcours de 47,1 km disputé sous une quarantaine de degrés.

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Le podium du Championnat de France du contre-la-montre (gauche à droite): Stéphane Rossetto (médaille d'argent), Benjamin Thomas (médaille d'or) et Julien Antomarchi (médaille de bronze), le 27 juin à La Haie-Fouassière, près de Nantes.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Pour le podium, cela se jouera sur les détails: il faudra penser à bien s'hydrater, les organismes seront mis à rude épreuve. Sur un chrono, on n'a pas vraiment l'opportunité de récupérer donc si on se met dans le rouge on explose complètement", prédisait-il mercredi 26 juin.

Le coureur de l'équipe Groupama-FDJ a finalement été l'un des seuls à ne pas se mettre dans le rouge: parti moins vite que certains rivaux, il est monté en puissance tout au long d'un parcours casse-pattes pour finir sur le dernier faux-plat avec plus d'une minute d'avance sur tous ses poursuivants, avec un temps de 58 min 54 sec. Stéphane Rossetto (Cofidis) et Julien Antomarchi (Natura4ever-Roubaix-Lille Métropole) complètent le podium mais n'ont pas rivalisé.

"Les 20 premières minutes, on est bien, et après on ne sent plus vraiment son corps. Ça s'est joué dans la tête, car on pousse le corps à la limite du malaise", a décrit Thomas, avouant qu'il "ne réalis(ait) toujours pas", quelques minutes après avoir versé quelques larmes au milieu du flot de sueur qui a continué longtemps à perler sur son visage après l'arrivée.

Thomas, le pistard de formation déjà 3e un an plus tôt, offre à son manager Marc Madiot un nouveau titre, lui dont l'équipe en collectionne tant dans ces Championnats, et qui vise avec une ambition logique un 7e maillot tricolore sur les huit dernières éditions dimanche lors de la course en ligne. Il ne pourra toutefois pas étrenner son maillot tricolore sur le Tour de France, car il n'a pas été sélectionné parmi les sept coureurs devant emmener Thibaut Pinot sur le podium.

Les 40 degrés ambiants, qui ont atteint leur pic en fin d'après-midi, ont fait d'énormes dégâts: plusieurs coureurs ont été victimes d'impressionnants coups de fatigue, certains devant même jeter l'éponge... sans parler du public ligérien condamné à regarder l'épreuve sous d'énormes parasols, ou regroupés sous les arbres près de la ligne d'arrivée.

Des dégâts

Le double champion en titre, Pierre Latour (AG2R), arrivait en Loire-Atlantique "sans ambition", la faute à un trop récent retour en selle après une fracture d'un poignet qui l'a mis hors course pendant quatre mois, ainsi qu'à une angine dont il se remet difficilement. Et sans surprise, dans ces conditions où toute méforme est démultipliée, le coureur de 25 ans a sombré après un départ correct. Il termine 14e.

Cela fut plus frustrant encore pour Rémi Cavagna: le coureur de l'équipe Deceuninck a longtemps pensé être le plus puissant. Mais il s'est étiolé petit à petit jusqu'à voir le podium s'envoler (5e). "Je devais tout mettre dans la troisième partie, et je n'en ai pas été capable", a-t-il constaté sur la ligne.

Pourtant, face à cette canicule annoncée, l'organisation avait renforcé le dispositif de sécurité sanitaire, en ajoutant deux ravitaillements de plus pour les coureurs sur le parcours, ainsi qu'en acheminant de l'eau fraîche aux spectateurs en différents points.

Il n'y en a finalement eu qu'un seul capable de résister à cette fournaise. Le seul, d'ailleurs, à avoir conclu son chrono sous l'heure de course: Benjamin Thomas.


AFP/VNA/CVN

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