Le Canada stoppe les recherches après le naufrage d'un bateau espagnol dans l'Atlantique

Neuf morts, douze disparus vraisemblablement décédés et trois survivants : l'arrêt, mercredi soir 16 février, des recherches pour retrouver les victimes du naufrage d'un chalutier espagnol au large du Canada a confirmé le lourd bilan de la plus grande tragédie de la pêche espagnole depuis près de 40 ans.

>>Sept morts et 14 disparus dans une tragédie maritime au large du Canada

Vue aérienne d'une île au sud de Saint-Jean, à Terre-Neuve.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le "Villa de Pitanxo", un chalutier de 50 m de long ayant pour attache le petit port de Marín, en Galice, dans le Nord-Ouest de l'Espagne, a sombré mardi matin 15 février à 450 km des côtes de Terre-Neuve, dans les eaux glacées de l'Atlantique. 24 marins étaient à bord.

"Malheureusement, à 16h00 (20h00 GMT), après une recherche exhaustive pendant plus de 36 heures, la recherche des 12 pêcheurs disparus a été suspendue", a indiqué Brian Owens, porte-parole canadien du centre de coordination et de sauvetage. Seuls trois marins souffrant d'hypothermie ont été secourus mardi 15 février par un bateau de pêche espagnol et ont été évacués par hélicoptère. Neuf marins, et non dix comme initialement annoncé par les secours, ont été retrouvés morts.

Les secours ont couvert une zone d'environ 1.700 km2 "mais cela n'a rien donné", a ajouté Brian Owens. Le Canada avait mobilisé un avion, un hélicoptère et plusieurs bateaux qui ont dû faire face, dans la nuit de mardi à mercredi 16 février, à des "vagues de dix mètres" et à des vents très forts, a précisé le porte-parole.

Pire tragédie depuis 1984

Cet accident est "la plus grande tragédie depuis 38 ans" pour le secteur de la pêche espagnole, a souligné le ministre espagnol de l'Agriculture et de la Pêche, Luis Planas, en référence au naufrage du chalutier Islamar III, qui avait fait 26 morts au large de l'archipel espagnol des Canaries en août 1984.

Carte localisant l'île de Terre-Neuve au Canada, au large de laquelle un chalutier espagnol a fait naufrage

Selon M. Planas, huit navires étaient mobilisés dans la zone du naufrage pour tenter de retrouver les disparus.

Parmi eux figuraient des navires appartenant aux "autorités canadiennes" aidés par "des bateaux de pêche espagnols et portugais", a-t-il précisé.

À Madrid, les députés espagnols ont observé une minute de silence dans l'hémicycle. "L'Espagne se réveille sous le choc ce matin", a insisté la présidente du Parlement, la socialiste Meritxell Batet.

"Une fois de plus, les gens de la mer sont frappés de plein fouet" par une tragédie, a affirmé Alberto Núñez Feijóo, président de la région de Galice, qui a décrété trois jours de deuil en Galice.

"On veut juste savoir"

Pour les proches des marins, le manque d'informations devenait insupportable. Dans la ville de Marin, en Galice, deuxième région au monde pour la production de conserves de poisson et de crustacés, les journalistes se pressaient devant les grilles de l'armateur Nores, propriétaire du bateau.

Contactée par l'AFP, l'entreprise qui ne souhaitait "pas communiquer avant la fin des recherches" ne laissait passer que les familles et proches des marins dans son enceinte, où des psychologues de la Croix-Rouge les accueillaient, a constaté un journaliste de l'AFP. Sur l'avenue longeant le port de Marin, une enseigne lumineuse municipale affichait son "Soutien au Villa de Pitanxo", avec le dessin de la silhouette du bateau.

Une minute de silence était prévue à 20h00 (heure espagnole) devant la mairie de la ville portuaire en hommage aux victimes du drame. "On veut juste savoir s'il est vivant ou mort. Donnez-nous les noms", a imploré Carlos Ordóñez, en assurant auprès du quotidien galicien La Voz de Galicia être toujours dans l'attente de nouvelles de son neveu William Arévalo. "On sait ce qui se passe quand on tombe dans des eaux comme celles de Terre-Neuve. La survie n'est qu'une question de minutes", a-t-il déploré.

"Je suis dévastée (...) j'ai quatre enfants (...) qui me demandent quand Papa reviendra", a dit, en sanglots, à la presse, Luzmar, épouse d'Edwin Cordoba, l'un des membres péruviens de l'équipage porté disparu. Le capitaine du bateau Juan Padín Costa et son neveu Eduardo Rial Padin font en revanche partie des trois survivants, a indiqué la mère de ce dernier à la télévision publique. "Je suis soulagée car il est vivant mais si triste car on ne peut pas dire la même chose pour tant de ses collègues", a déclaré Gloria Padin Costas. D'après les autorités espagnoles, l'équipage était composé de seize Espagnols, cinq Péruviens et trois Ghanéens.


AFP/VNA/CVN

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