>>À Vernon, l'Europe spatiale s'essaie aux fusées réutilisables
>>Déploiement "100% réussi" pour le télescope spatial James Webb
Image numérique fournie par l'Agence spatiale européenne en avril 2008 montrant des objets et débris en orbite autour de la Terre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux sujets seront au cœur de la réunion, dite informelle, des ministres de l'Union européenne, sous la présidence du ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire. Elle sera suivie d'un déjeuner de travail consacré à l'exploration spatiale et au changement climatique.
Emmanuel Macron, qui se trouve à moins de deux mois d'une présidentielle pour laquelle il n'est pas encore candidat, exposera ensuite dans un discours (14h30) les positions de la France et ses ambitions pour l'Europe sur ces sujets. Il soulignera, selon l'Élysée, que "l'espace redevient un enjeu de conquête", notamment avec "l'émergence d'acteurs privés" au premier rang desquels l'Américain SpaceX, du milliardaire Elon Musk.
Enfin, les ministres se retrouveront pour un conseil informel de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui regroupe 18 pays de l'UE et quatre n'en faisant pas partie (Canada, Grande-Bretagne, Norvège, Suisse).
La Commission européenne a pris les devants mardi 15 février en présentant ses initiatives sur la constellation de satellites et la gestion du trafic spatial, deux sujets portant une forte dimension de souveraineté et de sécurité pour l'UE.
Ils s'inscrivent dans son projet de "boussole stratégique", dont l'adoption est prévue en mars, et qui vise à donner à l'Union européenne "les capacités de réagir de manière autonome aux menaces", résumait récemment le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Bon usage de l'espace
La constellation de satellites, dont les premiers doivent être opérationnels en 2024, fournira un réseau internet propre à l'UE, assurant des communications gouvernementales sécurisées, et une couverture de communications commerciales à l'échelle de l'UE et l'Afrique. Le coût de cette constellation a été évalué entre 5 et 6 milliards d'euros par le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton. Un tiers sera financé par la Commission, un tiers par le secteur privé et le dernier tiers par les États membres.
Pour la gestion du trafic spatial il s'agit d'élaborer une réglementation de bon usage de l'espace, que l'UE pourrait porter au niveau international. Avec l'objectif de garantir entre autres la sécurité des infrastructures spatiales européennes, comme le système de positionnement par satellite Galileo, contre la menace de débris spatiaux ou d'actes hostiles.
La réunion informelle présidée par Bruno Le Maire mercredi 16 février matin sera l'occasion pour "les ministres de l'Union européenne de réagir aux ambitions de la Commission européenne" dans ces domaines, selon le dossier de presse diffusé mardi 15 février par le ministère français de l'Économie. Notamment en discutant de la contribution financière des États à la constellation, et des règles communes de bon usage de l'espace.
La réunion de l'ESA fournira à son directeur Josef Aschbacher l'occasion d'exposer sa vision sur les questions du changement climatique et de l'exploration spatiale.
Il s'agit d'aborder l'après Copernicus, le programme phare d'observation de la Terre piloté par l'ESA, au-delà de 2030. Et de discuter de l'opportunité d'une autonomie européenne pour les vols habités, alors qu'aujourd'hui les astronautes européens ne sont que passagers de vols sur des fusées russe ou américaine.
Or, comme indiqué de source française à la veille des réunions de Toulouse, il n'existe pas de consensus clair sur le sujet parmi les Européens. La réunion de l'ESA doit permettre de mettre sur la table l'éventail des scénarios envisageables pour explorer l'espace au-delà de l'orbite terrestre.
AFP/VNA/CVN