Le ca trù, près de 5 ans après la reconnaissance de l’UNESCO

Lorsqu’il a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009, le ca trù faisait partie des valeurs culturelles immatérielles nécessitant une sauvegarde urgente. Près de 5 ans après, malgré les efforts considérables du Vietnam et les aides internationales, cet art musical a toujours besoin d’une protection spéciale.

Le ca trù est pratiqué dans 15 villes et provinces vietnamiennes. Mais c’est à Hanoi que cet art est le mieux préservé. La capitale compte jusqu’à 22 clubs de ca trù, dont les plus connus sont Hanoï, Thai Hà, Van Miêu, Thang Long.

Le +ca trù+ est pratiqué actuellement dans 15 villes et provinces vietnamiennes
Photo : Hoàng Giang/CVN

Nous sommes à la maison communale de Kim Ngân, en plein quartier ancien de Hanoi. Depuis quelques années, les amateurs de ca trù s’y donnent rendez-vous tous les mercredi, vendredi et dimanche soirs pour écouter les artistes du club de ca trù de Hanoï. La responsable du club n’est autre que Lê Thi Bach Van qui fait partie des artistes les plus qualifiés pour préserver ce chant académique traditionnel. Alors que d’autres clubs de ca trù se sont vus obligés de réduire leur nombre de représentations, faute de spectateurs, le sien se porte plutôt bien. Quel est donc son secret ?

«Auparavant, nous nous produisions à la fois au temple Bich Câu Dao Quan et à la maison communale de Kim Ngân, à raison de 24 à 26 séances par mois. Mais maintenant, on a dû abandonner Bich Câu Dao Quan. Mais le +ca trù+, c’est notre destin, pas question de l’abandonner», a confié Mme Vân. «Il ne s’agit pas de faire des affaires avec le +ca trù+, mais de le préserver, de le remettre au goût du jour. Quand je chante moi-même, je n’ai à payer personne. Alors, le matin, je travaille à l’hôpital, le soir, je chante ici», a-t-elle ajouté.

Le club de ca trù de Thang Long a l’avantage de pouvoir se produire dans la maison classée du 87 rue Ma Mây. Mais ses spectateurs sont essentiellement des touristes étrangers. Désireux de toucher aussi le public vietnamien, les responsables du club tendent la main aux agences de voyage domestique. Ils attachent par ailleurs une grande importance à la transmission du métier. Pham Thi Huê, responsable du club, indique : «C’est la population qui doit préserver le +ca trù+. Le club de Thang Long a la chance de compter un grand nombre de jeunes chanteuses et de musiciens. Ils sont naturels, et chantent avec amour».

En réalité, alors que la plupart des clubs de ca trù peinent à maintenir leurs activités, d’autres arrivent à se développer grâce au soutien des autorités et des habitants. C’est le cas du club de Lô Khê, dans le district de Dông Anh, en banlieue hanoienne. Depuis 2005, chaque année, il reçoit un budget de 40 à 50 millions de dôngs attribué par le district pour maintenir ses activités et ouvrir des classes de formation à l’intention des jeunes. Pour les autorités, c’est un investissement rentable puisque ce club est devenu une attraction touristique du district. La province de Bac Ninh, limitrophe de Hanoi, mène aussi son plan de préservation et de valorisation du quan ho et du ca trù, période 2013-2020, doté d’un budget total de 65 milions de dôngs.

Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a élaboré un plan d’action nationale de préservation et de valorisation du ca trù. Un festival national aura lieu en août 2014, avec la participation d’artistes de 15 villes et provinces. Ce sera l’occasion non seulement de promouvoir cet art, mais aussi de faire le point des engagements pris auprès de l’ONU depuis 2010. 

VOV/VNA/CVN

 

 

 

 

 

 

 

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