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Le Burkina Faso envisage de couvrir, d'ici à 2030, 30% de ses besoins en électricité avec le solaire. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur le site de Zagtouli, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Ouagadougou, la capitale, miroitent au soleil 129.600 panneaux de 260 watts produisant 33 mégawatts d'énergie, sur une superficie de 55 hectares.
L'ouvrage doit être inauguré officiellement par les présidents burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et français Emmanuel Macron, en visite dans le pays.
"Depuis six semaines, la centrale est en phase d'essai avec une production de 14 MW, et elle atteindra le pic des 33 MW courant décembre, sous réserve du niveau d'ensoleillement", a indiqué le responsable de la construction, Stéphane Nosserau.
Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, lors de l'Assemblée générale de l'ONU, le 21 septembre à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est la plus grande centrale de l'Afrique de l'Ouest en termes de capacité installée", s'est réjoui le chef du projet de construction de cette centrale solaire, Saidou Nana. Elle permettra d'offrir plus d'énergie à la population en injectant chaque année sur le réseau de la Société nationale d'électrification (Sonabel) 56 gigawatts, soit 5% de la production actuelle, issue des centrales à fioul.
"Nous importons aussi de l'énergie à partir de la Côte d'Ivoire et, à un moment, il y avait des difficultés d'approvisionnement. C'est ainsi qu'on a décidé avec les bailleurs de fonds de doter la Sonabel d'une source d'énergie à partir des panneaux solaires photovoltaïques afin de répondre aux besoins de la population qui s'accroissent de 13% chaque année", a-t-il expliqué.
Cela va aider à "réduire les délestages", courants dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, où l'électricité demeure une denrée rare pour plus de 80% de la population, a-t-il souligné.
L'aubaine solaire
Cofinancée par l'Agence française de développement (22,5 millions d'euros) et l'Union européenne (25 millions d'euros), la centrale solaire de Zagtouli est la première d'une série dans ce pays où la majorité des 19 millions d'habitants n'ont pas accès à une électricité fiable, surtout pendant la période de fortes températures.
"À partir de cette centrale, avec les conditions de financement que nous avons, le prix du kWH est nettement moins cher par rapport à la production thermique, ce qui permettra de réduire les charges de fonctionnement et d'exploitation que nous avons au sein de la Sonabel", a indiqué M. Nana.
Exemple de panneaux solaires en Afrique : ici, la centrale solaire de Soroti, en Ouganda, le 12 décembre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'énergie produite par la centrale solaire de Zagtouli coûtera environ 45 francs CFA (7 centimes d'euro) le kilowatt/heure (KWH) et sera ainsi trois fois moins chère que l'électricité produite dans les centrales thermiques, qui coûte 145 francs CFA, a précisé le directeur d'exploitation de la Sonabel, Daniel Sermé.
"Cette centrale pilote va permettre aussi à la Sonabel d'avoir de l'expertise en termes de technologie solaire photovoltaïque, de créer des emplois et de jeter les bases pour aller vers les énergies renouvelables, avec une source de production fiable", a-t-il ajouté.
Pays très ensoleillé, le Burkina envisage, d'ici à 2030, de couvrir 30% de ses besoins en électricité avec le solaire, avec 5,5 kilowatts/heure par mètre carré et par jour.
Ces dernières années, le pays a dû importer environ 30% de son électricité de Côte d'Ivoire, mais l'énergie solaire pourrait aider le Burkina à devenir "autosuffisant", estime M. Nana.
Au regard de l'aubaine que constitue l'énergie solaire pour le Burkina Faso, une extension de 17 MW est prévue sur le site de Zagtouli, pour atteindre une production totale de 50 MW.
D'autres projets sont prévus, notamment deux centrales solaires à Koudougou (20 MW) et à Kaya (10 MW).
AFPVNA/CVN