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La fête Xuân Nguu
La statue de buffle en terre et le génie Câu Mang |
Photo : CTV/CVN |
Le buffle a toujours été un bien et un compagnon des paysans vietnamiens. Sa vitalité était placée entre les mains du berger qui devait prendre grand soin de son animal. Ainsi, l’association de la procession du buffle et du culte du génie Câu Mang encourageait l’élevage et l’agriculture. La fête Xuân Nguu, imprégnée de culture paysanne, reste un rituel folklorique organisé par les autorités. Généralement, cette coutume était pratiquée le jour du commencement du printemps par le ministère de l’Intérieur obéissant à l’ordre du roi à la cour ou des mandarins locaux dans les localités.
La fête Tich Diên ou la fête des labours
La fête Tich Diên a lieu chaque année du 5e au 7e jour du premier mois lunaire dans la commune de Tiên Son, district de Duy Tiên, province de Hà Nam à 60 km au sud de Hanoï. Cette fête, d’une grande valeur culturelle, encourage l’agriculture et reflète la gratitude envers les ancêtres dans l’exploration
et l’agrandissement des champs.
La fête Tich Diên a lieu chaque année du 5e au 7e jour du 1er mois lunaire dans la province de Hà Nam, à 60 km au sud de Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Selon les annales historiques, le roi Lê Dai Hành (980-1005) descendit au printemps 987 dans une parcelle de rizière au pied de la montagne de Doi Son, dans la province de Hà Nam, pour tracer avec une charrue les premiers sillons afin de s’assurer de la fécondité de la terre et des bonnes récoltes pour toute l’année.
En effectuant ce geste hautement symbolique de labour de la terre, il entendait attirer les faveurs du Ciel sur son peuple. Après une période d’oubli, cette fête a été restaurée et est désormais organisée chaque année à Hà Nam. Elle vise à encourager les paysans à cultiver le riz et à développer l’agriculture. Il existe maintenant un champ réservé à ce rituel. Le buffle, quant à lui, doit être nourri selon un régime spécifique.
La fête comprend des activités culturelles avec une cérémonie d’offrande d’encens, une procession du palanquin de la tablette sacrée dédiée au culte de l’empereur Lê Dai Hành, des danses du dragon et des jeux traditionnels. Puis, un vénérable notable tient le rôle de cet empereur et descend dans le champ pour labourer la terre, lançant ainsi les cérémonies de la fête Tich Diên. Ensuite, les dirigeants du pays sillonnent à leur tour le champ.
Un concours de peinture de buffles est aussi organisé. Des dizaines de bêtes sont vêtues de dessins amusants attirant beaucoup l’attention des gens
et des visiteurs.
La fête du buffle
Le propriétaire fait une prière devant l’écurie pour invoquer paix et santé. |
Photo : VNA/CVN |
La fête du buffle est organisée dans certaines zones rurales comme Hoang Hoa et Nga Son de la province de Thanh Hoa, ou Vinh Linh dans la province de Quang Tri, au Centre.
Quelques jours avant le Têt traditionnel, l’herbe jeune est récoltée et la paille récupérée et séchée pour récompenser le buffle à l’occasion du Nouvel An. Dans l’après-midi du 30 décembre lunaire, le buffle est lavé, l’écurie récurée, l’auge pleine d’herbe, de maïs, de paille : les plats préférés du buffle. Le matin du premier jour de la Nouvelle Année, une amulette est collée sur le front du buffle pour faire fuir les mauvais esprits et tourner la page des mauvaises fortunes de l’année écoulée. Une petite table est placée devant l’écurie avec des offrandes telles que du bánh chung (gâteau de riz gluant carré), bánh tét (gâteau de riz gluant sous forme de cylindre), du poulet, du vin…
Le propriétaire se met sur son trente-et-un, prie devant l’écurie pour la paix et la santé. Les offrandes seront ensuite données au buffle.
La fête des combats de buffles
La fête des combats de buffles est une particularité culturelle de la ville portuaire de Hai Phong (Nord). |
Photo : VNA/CVN |
En évoquant le buffle dans les fêtes, on ne peut passer à côté de la fête des combats de buffles à Dô Son dans la ville de Hai Phong, au Nord. Apparue au XVIIIe siècle, la fête, organisée le 8e jour du 8e mois lunaire, rend hommage à Diêm Tuoc, le génie des eaux qui apporte aux villageois la prospérité et le bonheur. Les habitants viennent même de très loin pour assister à cette journée très spéciale.
Tombés dans l’oubli pendant une longue période, les combats de buffles ont été remis à l’homeur officiellement en 1990 par le Comité populaire de l’arrondissement de Dô Son de Hai Phong.
Les animaux sélectionnés pour participer à la course sont amenés à Dô Son pour suivre un entraînement intensif pendant six mois. Ils doivent ensuite participer aux éliminatoires qui ont lieu le 8e jour du 6e mois lunaire. Seuls les 16 meilleurs participeront à la finale.
La cérémonie se déroule à la maison communale de Dô Son. Elle débute par la danse aux drapeaux : de jeunes garçons se divisent en deux rangs représentant deux armées et manipulent des drapeaux au rythme des tambours de combat.
À l’issue des combats, le vainqueur et les perdants finiront sacrifiés aux génies et distribués à la population en signe de "partage du bonheur". Le sacrifice des buffles constitue la cérémonie principale de la fête. Il est censé apporter la paix et la prospérité. Pour cette raison, les éleveurs accordent beaucoup de soins à leurs bêtes et les considèrent comme des membres à part entière de leur famille.
Depuis son retour, l’événement conserve toujours ses valeurs traditionnelles et est devenu un produit touristique connu et apprécié de la ville de Hai Phong. En 2000, elle faisait partie des 15 plus grandes fêtes nationales. En 2013, la fête des combats de buffles de Dô Son a été reconnue par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme en tant que patrimoine culturel immatériel du Vietnam.