La présidente du Brésil Dilma Rousseff le 13 juin 2012 à Rio de Janeiro. |
Les délégués, qui travaillent depuis cinq mois à un accord global sur la préservation de la planète et l'éradication de la pauvreté, sont poussés par l'urgence, à trois jours de l'arrivée des chefs d'État et de gouvernement pour un sommet qui commence le 20 juin.
Les négociations conduites par l'ONU devaient s'achever le 15 juin mais à minuit passé, quand les délégués ont quitté la salle, ils n'étaient d'accord que sur 38% d'un texte de 81 pages qui n'enthousiasmait personne. On se remémorait alors le sommet de Copenhague sur le changement climatique de 2009, où les chefs d'État et de gouvernement avaient trouvé à leur arrivée un texte plein de trous et de problèmes non résolus, et avaient dû rapidement en bricoler un autre.
En prenant les commandes, au milieu de la nuit, le ministre brésilien des Affaires étrangères Antonio Patriota a assuré que le texte serait bouclé le 18 juin. Dans l'après-midi, les délégués disposaient d'un nouveau projet en 56 pages, une version "consolidée" de l'ancien, d'où avaient disparu les points de vue divergents présentés entre crochets. "Le texte a beaucoup maigri", a relevé M. Patriota.
"Nous avons signalé aux délégations que nous devons entrer dans une dynamique nouvelle, chercher les convergences, nous concentrer sur les questions vraiment cruciales, pour conclure le texte en temps voulu", a indiqué le ministre.
"Les Brésiliens ont choisi, avec leur jugement politique, de faire un texte équilibré", s'est réjoui Nikhil Seth, directeur de la division du développement durable à l'ONU, devant la presse.
Plusieurs points de désaccord
Il reste cependant plusieurs points de désaccord, dont l'un des principaux est l'idée de "responsabilités communes mais différenciées", lancée au Sommet de la Terre de 1992, qui donne moins de devoirs aux pays en développement qu'aux autres, et qu'ils veulent conserver.
Les Occidentaux la considèrent comme dépassée, dans la mesure où "certains pays ayant les plus grosses économies et étant les plus gros consommateurs de ressources sont dans le groupe des pays en développement", comme l'a souligné Todd Stern, envoyé spécial américain pour le changement climatique, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Autre point de blocage, celui des moyens à mettre en oeuvre pour passer à une économie verte. "La responsabilité principale repose sur les pays développés, qui doivent garantir le financement et le transfert de technologie, ils doivent assumer leur dette écologique et leur responsabilité historique", a souligné Anayansi Rodríguez, représentant de Cuba.
En revanche, une solution semblait en vue pour "l'économie verte", un concept vague qui divise même les ONG et qui serait abandonné au profit de l'expression moins normative de "politiques d'économie verte", qui laisse plus de liberté pour l'appliquer.
AFP/VNA/CVN