À Fidji, les adolescents grimpent aux cocotiers, mais préfèreraient l’école

Gio Vakaloloma, 13 ans, a dû quitter l’école l’an dernier pour rapporter de l’argent à sa famille dans le besoin, et s’est tourné vers l’un des rares métiers disponibles aux îles Fidji : vendre des noix de coco dans les rues.

Très tôt tous les matins, ce frêle adolescent escalade les troncs des cocotiers de Suva, la capitale de l’archipel, et décroche les noix de coco que ses camarades restés en bas attrapent. «C’est bien que je puisse donner de l’argent à ma famille, pour qu’elle achète à manger», déclare Gio Vakaloloma. Il a rejoint un groupe d’une douzaine de jeunes qui vendent les noix aux automobilistes, le long d’une route à Raiwaqa, une banlieue.
Les noix de coco vertes sont vendues comme boisson : le vendeur tranche le haut du fruit et y plante une paille. Difficile, voire dangereux, grimper aux cocotiers est un test d’endurance et d’agilité traditionnel pour les jeunes aux Fidji. Les cocotiers poussent en abondance à travers les campagnes de cet archipel du Pacifique Sud, mais aussi dans les villes. Ils sont devenus une source de revenus pour nombre de petits vendeurs, dans un pays à l’économie en berne.

Les noix de coco vertes sont vendues comme boisson.


«Les affaires marchent bien. Les gens préféraient les sodas, mais ils privilégient de plus en plus les noix de coco car c’est meilleur pour la santé. Les hommes viennent le matin, après avoir bu (de l’alcool) la veille», ajoute le jeune homme de 22 ans. La police maintient les différents groupes de vendeurs à un kilomètre d’intervalle, afin d’éviter des luttes de territoire.
La journée démarre à 06h00 : les adolescents remplissent des sacs de jute d’autant de noix que possible, avant de les préparer à la vente. Les groupes sont aussi régulièrement embauchés par les hôtels de luxe pour cueillir les fruits sur leur site, et éviter qu’ils tombent sur la tête des clients. Le travail peut être dangereux. «Je suis tombé et je me suis blessé», raconte Ben Tiko. «Les gens se brisent un bras ou une jambe. L’essentiel est de ne pas tomber sur la tête». Mais c’est un des rares métiers disponibles sur l’archipel, note-t-il.
Usaia Koroi, 18 ans, reconnu par ses pairs comme le meilleur grimpeur de la zone de Raiwaqa, explique qu’il faut placer ses pieds de chaque côté du tronc rugueux et utiliser ses jambes pour se hisser, et non ses bras. Il veut un jour retourner à l’école et avoir un métier stable. «Si j’avais de l’argent, j’irais à l’école et je ne ferais ça (récolter des noix : ndlr) que pendant mon temps libre», dit-il. Il économise sou par sou pour un jour réaliser son rêve car «rien n’est facile dans ce monde».

AFP/VNA/CVN

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