>> Les “blouses blanches” inébranlables à Truong Sa
>> Mémoires au Soudan du Sud de médecins vietnamiens
>> Nécessité de politiques d’appui aux agents de santé
Pour rédiger ce papier, j’ai eu une pensée pour mes collègues spécialistes du français médical et chirurgical en l’occurrence et à tous ces étudiants vietnamiens qui étudient la médecine partiellement ou totalement en français dans des filières francophones. Il en faut de la patience et de la mémoire pour retenir cette terminologie très pointue et d’une précision…chirurgicale.
Notre intervention chirurgicale en Une avait pour but de rendre hommage aux héros du quotidien que sont les “combattants en blouse blanche du Vietnam” et de saluer leur courage et leur professionnalisme alors que “leur rémunération et les politiques à leur égard restent insuffisantes”.
Sur la photo, cinq héros du quotidien en blouse verte et surblouse bleue s’activaient pour soulager sans doute une patiente en grande souffrance. Était-ce une anesthésie générale ou locorégionale ? Oui, j’ai sorti mon dictionnaire chirurgical pour faire le malin : anesthésie générale = anesthésie visant à obtenir simultanément une narcose, une analgésie ainsi qu’un relâchement musculaire !
On reste quand même effrayé par tous les instruments divers et variés nécessaires à ces gestes médicaux. Toujours grâce à mon dico, j’en ai répertorié quelques fameux : le bistouri, les ciseaux de Metzenbaum, la pince anatomique, l’écarteur de Farabeuf, les aiguilles, le trocart pour laparoscopie ou l’électrocautère !
C’est d’une grande poésie et on se dit surtout qu’il est toujours mieux de ne pas tomber malade, de faire du sport et d’avoir le meilleur régime alimentaire possible. Mais ceux qui peuvent le mieux nous conseiller en la matière se sont bien les professionnels de santé et il faut les soutenir à n’importe quel prix si on ne veut pas assister à la création de déserts médicaux au Vietnam.
L’information du dossier intérieur est frappante : “Selon un rapport du Syndicat vietnamien de la santé, du début 2021 à fin juin 2022, près de 9.400 agents ont quitté leur emploi dans des hôpitaux publics dans tout le pays, constituant ainsi une véritable +fuite des cerveaux+ dans le secteur médical”.
Les villes et provinces les plus touchées sont Hanoï (Nord), Hô Chi Minh-Ville, An Giang, Binh Duong et Dông Nai (Sud). Le secteur de la santé a donc le devoir de mettre en place de nombreuses politiques de reconnaissance pour chasser ce vilain blues et faire revenir les blouses blanches dans leur cabinet, leur salle de réanimation.
HERVÉ FAYET/CVN